Charlie enchaîné

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Incendie de Charlie Hebdo : Le Canard enchaîné mesuré (suite)

mercredi 9 novembre 2011

Si Le Canard enchaîné, en première page de son numéro du jour (9/11), apparaît plutôt modéré après l’incendie qui a détruit les locaux de Charlie Hebdo la semaine dernière — ainsi que nous l’avons rapporté par ailleurs —, le journal satirique fondé en 1915 se montre un peu plus confraternel à l’égard de son petit cousin du mercredi dans les colonnes de ce dernier.

Charlie Hebdo publie en effet cette semaine un ensemble de textes de soutien reçus après les événements qui le privent, pour le moment, de son outil de production. L’un d’entre eux, en page 3, est signé de « La rédaction du Canard enchaîné ».

« Le Canard ne dit pas merci à Charlie. Et encore moins aux crétins qui ont incendié ses locaux. Par leur faute et pour la première fois, nous nous trouvons à défendre la même cause que Claude Guéant. Nous aurions peut-être même été obligés d’applaudir ce dernier si, au lieu de condamner cet « attentat », il avait réussi à l’empêcher. »

Un petit sous-titrage s’impose pour nos lecteurs. Le Canard avance, dans son édition du même jour, que la préfecture de police avait envisagé la possibilité d’un tel attentat quelques jours avant sa survenue, mais qu’elle avait renoncé à le prévenir, faute de moyens.

« La rédaction de Charlie avait annoncé urbi et orbi la couleur », souligne le journaliste Didier Hassoux en page 3 du Canard enchaîné. L’article, intitulé « Les flics ont raté Charlie », explique que le journal avait reçu des menaces dès le lundi 31 octobre, après que la une de « Charia Hebdo » a commencé à circulé sur la Toile. « Les illuminés se sont alors empressés de menacer ces hérétiques des foudres divines », écrit Le Canard, qui rappelle que Charlie avait bénéficié d’une protection policière suite à la publication des caricatures de Mahomet, en 2006. Didier Hassoux poursuit :

« Pourtant, le 31 octobre à la préfecture de police, les flics spécialisés dans la lutte antiterroriste et le renseignement se sont tâtés. Ils étaient parfaitement conscients du risque. Fallait-il ou non protéger le siège de l’hebdo ? Mais le manque d’effectifs disponibles (retenus à Cannes pour le G20 !) les a conduits à renoncer. La pose d’une caméra thermique — pour voir la nuit — a alors été envisagée. Mais, là encore, faute de troupes, renvoyée au lendemain de la Toussaint et donc… de l’attentat ! »

Résultat : « Guéant est arrivé comme les carabiniers. »

La rédaction de Charlie Hebdo est actuellement hébergée par ses confrères de Libération. Selon Le Canard enchaîné, le quotidien national s’est vu proposer « la mise en place d’un “dispositif de sécurité” » par le directeur du renseignement à la préfecture de police de Paris, René Bailly. Mais un dispositif « non permanent, faute de moyens » là aussi, souligne l’hebdo satirique, un brin ironique. Et de conclure : « Espérons que la patrouille passera au bon moment. Inch Allah ! »

Charlie enchaîné


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