Charlie enchaîné

Une revue de presse de Charlie Hebdo et du Canard enchaîné.
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L’omniprésence médiatique de BHL est aussi passée par les hebdomadaires satiriques

vendredi 2 novembre 2007

Charlie enchaîné le soulignait dans une brève récente (« Duel à six sur la peopolisation de la vie politique ») : « Bernard-Henri Lévy, qui, bien sûr, ne fait jamais la couverture d’un magazine « people », se multiplie sur tous les écrans depuis la sortie de son livre Un grand cadavre à la renverse. » Acrimed revient sur le marathon médiatique de BHL, qui dure depuis un mois, et n’épargne ni Charlie Hebdo (Philippe Val), ni Le Canard enchaîné (Jean-Michel Thénard), qui ont, selon Action-Critique-Médias, participé à la promotion de son livre, au même titre que les autres médias « amis » du philosophe.

Mathias Reymond reproche à Philippe Val d’être désormais complaisant avec Lévy (les passages en gras sont ceux d’Acrimed) :

Charlie Hebdo ouvre la campagne. Autrefois ridiculisé dans cet hebdomadaire avec humour et virulence, caricaturé notamment par le dessinateur Luz dans le strip (forme de mini-BD) « Les Mondains » et sans cesse vilipendé par Philippe Val [Val se réjouissait par exemple que BHL fasse l’objet des critiques de Serge Halimi dans Les Nouveaux chiens de garde : « Certaines citations, retranscriptions d’interviews, de débats, et portraits (...) sont généralement à hurler de rire, tel, page 81, le passage intitulé « Les amis de Bernard-Henri », à lire à haute voix entre copains... » (Charlie Hebdo, 19 novembre 1997) Puis Val écrivait en 1998 (Charlie Hebdo, 23 septembre), cette puissante saillie : « D’habitude, les philosophes sont les ennemis des marchands d’armes. Qu’ils deviennent porte-parole des porte-flingue est une nouveauté merveilleuse et inattendue. (...) Nos têtes pensantes : BHL (...) provoquent une hilarité libératrice qui, loin de témoigner d’un mépris douteux pour les intellectuels, exprime au contraire l’attachement aux valeurs de raison, de justice et de vérité ». C’est encore Philippe Val qui a consacré un article entier très hostile à BHL, le 27 mai 1998, sous le titre « BHL, l’Aimé Jacquet de la pensée ».], BHL est désormais l’objet de tendres attentions de la part du directeur du journal et d’un silence complice du reste de la rédaction. Le 3 octobre 2007, l’éditorial de Philippe Val s’achève par ce dithyrambe : « Quand tous ses amis volaient au secours de la victoire de Sarkozy, au désappointement de ses détracteurs les plus fidèles [dont Val n’est apparemment plus], il [BHL] a volé au secours de la candidate de la gauche, au moment où seul un miracle qui n’a pas eu lieu pouvait la sauver. Dans ce livre intime et intense, il révèle des convictions, une vigilance et une réflexion quant aux principes de l’Etat de droit dont on ne peut pas dire qu’elles encombrent l’édition en ce moment. Ni le milieu médiatico-politique. » Avant d’ajouter : « Et la gauche (…) pourra trouver dans ce livre quelques éléments de fermeté politique nécessaires à sa réanimation. » Le renvoi d’ascenseur fonctionne encore et Philippe Val devrait en bénéficier en retour [Le 9 juin 2005, c’était dans Le Point que Lévy cirait les pompes de Val : « Il y a un excellent petit livre, « Le référendum des lâches », de Philippe Val. » C’était aussi dans Le Point que le même libelliste, le 7 décembre 2006, parlait du « bel édito » de Philippe Val.].

Acrimed s’étonne de la critique positive que Jean-Michel Thénard consacre au livre de BHL [1] :

Plus surprenante, la critique très favorable du Canard Enchaîné (24 octobre) écrite par Jean-Michel Thénard, transfuge de Libération : « Un livre dont la qualité première est de rappeler que la gauche n’est pas soluble dans le sarkozysme. (…) Quand la mode à gauche est de tomber à droite, il est bon de voir un homme qui a skié avec Sarko se retenir de dévaler la pente de l’ouverture. La fidélité à ses convictions n’est pas chose si fréquente en ces temps de rupture qu’il ne faille la saluer. »

Deux autres collaborateurs de Charlie Hebdo sont mentionnés dans l’article de Mathias Reymond. Il reproche au dessinateur Tignous d’avoir fait des « dessins mous » au cours d’une émission de Marc-Olivier Fogiel consacrée à BHL. Par ailleurs Acrimed pointe du doigt la journaliste Caroline Fourest :

Sans réserves, comme Caroline Fourest : « Bernard-Henri Lévy a un talent indéniable pour donner de la vie aux débats enterrés. » Caroline Fourest, manifestement, n’a pas le temps de lire la presse ou de suivre les confrontations radio-télévisés (auxquelles elle participe). Sinon elle aurait découvert à quel point le débat sur le devenir de la gauche et la nécessité pour elle de se recentrer est « enterré », absent des controverses médiatiques ! Il est vrai qu’elle se fait une idée très personnelle et personnalisée de leurs principaux protagonistes : « c’est dire s’il était important que Bernard-Henri Lévy prenne sa plume pour contredire André Glucksmann ou Alain Finkielkraut. »[Ce disant Caroline Fourest prépare le prochain renvoie d’ascenseur. BHL, en effet, avait consacré une chronique entière dithyrambique dans Le Point (28 octobre 2004) au livre de Caroline Fourest, « Frère Tariq », « ce livre de science et de colère ».].

Voir en ligne : BHL, évidemment

Notes

[1] Sur le même thème, lire ici même « Jean-Michel Thénard et Le Canard épinglés ».


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