Le Canard enchaîné manie l’humour et l’ironie, et s’engage souvent dans des combats de David contre Goliath. Deux raisons de le rendre sympathique aux yeux de nombreux lecteurs. Ainsi, qui n’a pas apprécié que telle ou telle personne, prise la main dans le sac d’une imposture, d’une manipulation ou d’un comportement indigne, se fasse croquer par le palmipède ?
Pour autant, cela dispense-t-il de l’exigence systématique de rigueur ? Et dans le cas où cette rigueur ferait défaut, ceux qui en seraient victimes pourraient-ils facilement se faire entendre sans risquer de passer pour des mécontents qui n’apprécient pas l’humour du journal, ou des « méchants » qui n’acceptent pas d’être épinglés.
Espérons que Le Canard saura examiner ses écrits et, quand sa passion l’égare sur les chemins de l’idéologie, le reconnaître et prendre en compte les faits eux-mêmes.
Ainsi, dans son édition du 21 mars 2012, Le Canard enchaîné publie un billet signé de J. C. [1] et intitulé « La maladie des ondes, c’est dans la tête ». S’intéressant aux électro-hypersensibles (personnes déclarant de nombreux troubles qu’ils imputent aux ondes électromagnétiques, principalement WiFi et téléphonie mobile), le journal satirique dit, en gros, que la France refuse de reconnaître le syndrome, traitant de psychotiques ceux qui en souffrent et ne proposant finalement que l’hôpital psychiatrique comme solution.
Malheureusement, l’article n’est qu’accumulation d’approximations fâcheuses, voire de contre-vérités.
Voir en ligne : Le Canard enchaîné en prise avec de mauvaises ondes ?
[1] Jérôme Canard (note de Charlie enchaîné).