Clicanoo.re – En tant qu’avocat de Charlie Hebdo, on vous associe au procès des caricatures de Mahomet et à la défense de la liberté d’expression. Comment expliquer que vous ayez défendu Clearstream contre le journaliste Denis Robert ?
Richard Malka – On peut se poser des questions, mais mon métier, c’est avant tout avocat, je ne suis pas un militant. Un jour je vais défendre un employeur, un jour un salarié, je n’exclus personne. Pour Clearstream je n’ai pas de regret. On a pratiquement tout gagné, donc c’est que quelque part on n’avait pas tort. Ça fait mal de voir qu’un journaliste est considéré comme une icône alors qu’il ne s’agit que d’une imposture [1]. Pour moi, la liberté d’expression, ce n’est pas tout dire. Quand on profère des accusations, il faut une enquête sérieuse, des preuves, sans cela le public ne plus faire confiance à la presse.
Vous êtes conscient que cela peut contribuer à troubler votre image ?
Mais la justice a montré que ma cause était juste. Et pour moi, cela fait partie de l’exercice de la liberté que de pouvoir déplaire. Je me bats pour une certaine vision du métier de journaliste.
Comment avez-vous vécu la crise interne à Charlie Hebdo et le départ de Siné ?
Cela a été dur, car j’ai défendu Siné bien des fois, même dans des affaires compliquées. Mais je suis resté solidaire de Val, qui est un ami proche. Avec le recul, j’ai le sentiment d’un monumental gâchis, personne ne s’en est bien sorti au final. Mais c’est comme ça : lorsque les familles se déchirent, c’est souvent dans la douleur et c’est sanglant.
Vous traitez actuellement d’un dossier au cœur de l’actualité, où il est question de voile…
Oui, je défends une crèche de banlieue condamnée par la Halde pour discrimination, parce qu’elle avait licencié une employée qui portait le voile. La question étant : peut-on afficher ses convictions religieuses dans l’entreprise ? Moi, je défends la vision laïque de la crèche.
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Photo : Ludovic Laï-Yu
Voir en ligne : Richard Malka : Être libre, c’est prendre le risque de déplaire
[1] Ce n’est pas tout à fait le sentiment de Laurent Léger, journaliste d’enquêtes à Charlie Hebdo. Lire « Quand Charlie Hebdo réhabilite Denis Robert » (note de Charlie enchaîné).