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11 janvier 2015

vendredi 16 janvier 2015, par Chantal Sayegh-Dursus

Tous rassemblés place de la République, battant d’un seul cœur, en souvenir des dix à Charlie Hebdo, des trois policiers, des quatre du supermarché juif.

Dix-sept sacrifiés pour qu’ils retrouvent enfin, tous ensemble, le chemin de la raison et de la solidarité.

Une grande solidarité internationale unissant tous les humanistes, les pacifistes, les intellectuels, les journalistes et sympathisants qui arboraient un emblème en lettres blanches sur fond noir des endeuillés du grand journal satirique sur lequel était inscrit « JE SUIS CHARLIE ».

La police par son héroïsme lors des événements fut saluée et congratulée par tous.

Les courageux qui s’étaient interposés et sacrifiés à l’hyper-cacher, afin de désarmer les terroristes, furent pleurés. Le jeune Malien musulman qui y avait sauvé quinze vies obtint la nationalité française et fut décoré.

Les proches des endeuillés furent invités à témoigner.

Les chefs d’État des cinquante nations présentes défilèrent côte à côte, les amis et les ennemis.

Tous dénonçaient cette barbarie.

Mais aussi les faux-culs, les organisateurs des réseaux de ces terroristes au nom du Dieu Pétrole étaient tous là… eux aussi… solidaires.

Les assassins de journalistes, les soutiens aux réseaux terroristes, les assassins… d’enfants.

Ils stigmatisaient, eux aussi, la barbarie de ces actes.

Pas les leurs, ils s’en lavaient les mains. Mais ceux des autres, « ceux de ceux-là. »

Les assassins…

Pustules purulentes d’une époque trouble, où le mal-être d’une certaine jeunesse mal aimée, sans avenir, de marginaux sans éducation, sans instruction, sans valeur humaine ou morale, de délinquants sans culture, de déchets de l’éducation nationale, de trop vite emprisonnés, donc manipulables par des réseaux terroristes étrangers.

Une société malade de ses défaillances.

Un oiseau qui passait par là laissa choir une crotte ; signant par cette déjection cette grande journée de solidarité internationale.

Dont tous s’enorgueillissaient.

Qui avait ravivé l’astre palissant d’une grande Nation qui avait naguère porté haut les principes, d’Égalité, de Fraternité et de Solidarité.

Tous s’en souvenaient encore.

Ils s’en étaient même un certain temps tous inspiré.

C’est d’ailleurs pour cela qu’ils étaient tous venus.

Pour tenter de rallumer cette flamme qu’ils espéraient encore vivace.

La leur.

© Chantal Sayegh-Dursus

P.-S.

Air du Temps, second ouvrage.

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