mercredi 2 juillet 2008, par Charlie enchaîné
Photo © Morti Riuuallon
Grosse surprise pour Jean-Jacques, agriculteur à Saint-Mathieu, dans la Haute-Vienne : un matin, en passant devant la prairie où paissent tranquillement ses vaches, il aperçoit un daguet. Le jeune cerf, aux bois naissants, est venu se réfugié auprès de ces paisibles ruminants qui semblent apprécier sa présence.
Très vite, l’animal devient une attraction locale, le but des promenades dominicales, et il fait la joie des enfants. Mais la direction départementale de l’agriculture et de la forêt ne l’entend pas de cette oreille. Elle estime que ce bestiau peut présenter un danger pour le public et, en février, il est capturé puis relâché dans une forêt lointaine.
Mais le daguet est du genre obstiné. Quelques jours plus tard, il est venu retrouver ses copines. Les autorités promettent alors à Jean-Jacques que le jeune cerf sera endormi et placé dans un parc. En fait, le 13 mars à 8h30, un agent de la Direction de l’agriculture prend position au bord du champ, avec son fusil, vise l’animal qui broute paisiblement au milieu des vaches et le fait passer de la vie à trépas.
« Tous les ans, il y a des accidents avec les cerfs. Si vous croyez que l’on s’est fait plaisir », soupire l’agent exécuteur. Cette technique de prévention est à la fois rapide et définitive...
« Couac — Le cerf aimait trop les vaches », par Jean-Yves Viollier, Le Canard enchaîné n°4571, 04/06/08.