dimanche 9 mars 2008, par Charlie enchaîné
Dans La Décroissance (03/08), Vincent Cheynet dénonce « l’idéologie » de Bernard-Henry Lévy qui assure à celui-ci « une omniprésence médiatique » [1]. « BHL mène une entreprise de normalisation intellectuelle en s’employant à disqualifier ceux qui ne se plient pas à la domination de l’économie », affirme l’éditorialiste. Selon lui, la stratégie discursive de Lévy consiste à rejeter toute critique, notamment de l’argent, en l’amalgamant à de l’antisémitisme ; « si vous n’êtes pas d’accord avec moi, c’est que vous êtes antisémite ».
Ainsi, Vincent Cheynet défend la « liberté d’expression » et dénonce l’instrumentalisation de la « barbarie nazie » à des fins « d’oppressions » qui, en fin de compte, renforcerait l’antisémitisme. Il prend ainsi pour exemple, outre la pensée de BHL ou encore une affirmation péremptoire de Jacques Séguéla (« Toucher à la pub, c’est toucher à la liberté de communiquer ; on en arrive au nazisme. »), le jeu de mot Attali-Attila, critiqué par Charb, dont nous avions déjà posé la question de l’usage par Jean-Michel Thénard dans les colonnes du Canard enchaîné :
Le mois dernier, croyant être intelligent en copiant les obsessions de son patron Philippe Val, le rédacteur en chef adjoint à Charlie Hebdo, Charb, affirmait que pasticher Attali en « Attila » (comme nous l’avons fait dans deux de nos précédents numéros) est « un insupportable clin d’œil antisémite » (23-1-2008). Comme le rapporte le journal Le Plan B (2-2008), tombent alors dans ce camp tous ceux qui se sont permis cette plaisanterie : Jean-Michel Thénard (Le Canard enchaîné), The Economist, Denis Sieffert (Politis) ou encore Hervé Nathan (Marianne).
Rappelons, à tous égards, que la critique de Charb faisait suite à l’emploi de ce jeu de mot par Marine Le Pen, dont le père considère que les chambres à gaz sont « un point de détail de la seconde guerre mondiale »...
[1] Nous avons déjà abordé ce sujet à plusieurs reprises ici-même : « Duel à six sur la peopolisation de la vie politique », « L’omniprésence médiatique de BHL est aussi passée par les hebdomadaires satiriques », « Jean-Michel Thénard et Le Canard épinglés », « Le Canard remet BHL à sa place ».