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Carnet de voyage d’un touriste spatial arrivant sur la Voie lactée…

…ou comment prendre du recul sur ce qui se passe sur Terre

mercredi 23 février 2011, par Magali Barthès

Depuis l’espace, j’ai vu du bleu et des contours de teintes différentes ; je me suis approché, la pesanteur a fait le reste. Ce qui m’a tout d’abord frappé, c’est qu’il existe des territoires dont la superficie est toute petite, et d’autres, immense. Étrange, étrange… La tectonique des plaques (j’ai vu ça aussi sur Mars), par la grâce d’un Créateur (ou non) a créé et détruit naturellement des frontières.

Puis, quelques générations de guerriers oligarchiques sont passées par là. Ah, le Trouble Obsessionnel Compulsif du territoire ! Citons, avec quelques siècles d’écart, Gengis Khan, Napoléon, Saddam Hussein, j’en passe… et pas des meilleurs. On croyait cette espèce menacée, mais il existe encore aujourd’hui en France, un spécimen de petite dimension, toujours agité, et dont le comportement est facilement repérable. Mais revenons à ces va-t-en-guerre responsables des plus grandes boucheries… (Et dire que certains livres d’histoire parlent de « vertus conquérantes » !) Ils ont façonné, à leur image, les contrées traversées au cours de leurs épopées rouge sang. Toutes ces conquêtes seraient fort agréables à écouter, si, au nom des frontières, certains citoyens n’en payaient le prix !

En France, il a fallu attendre 1945 pour que la femme devienne « un citoyen ». Dans l’histoire de l’humanité, cela fait 200 000 ans après l’apparition d’Homo sapiens. C’est dès le développement de l’écriture, en –3400, que tous les êtres humains, mâles et femelles, auraient dû être conviés au banquet de l’élection. De nos jours, il est manifeste que le cerveau de l’homme du XXIe siècle a évolué par rapport à celui de l’australopithèque, avec pour principal constat, le développement d’une communication moins animale. Mais hélas, les têtes tranchées, cela existe encore. Conclusion, avant d’aller découvrir ces contrées lointaines, tachez d’avoir le sens de l’orientation pour savoir où vous mettez les pieds (au risque de « perdre la tête »).

Le territoire, toujours le territoire. Longtemps à la mode, ce mot-là. Et Pascal qui disait : « Vérité en deçà des Pyrénées, erreur au-delà ». Toujours vrai aujourd’hui, comme en témoignent les différentes législations sur l’euthanasie. Prenez garde à ne pas vous tromper de territoire si votre mal est incurable et que vous voulez rejoindre l’Au-delà paisiblement. Pour votre ultime voyage, préférez la Belgique à la France. Malheureusement, nos illustres chefs militaires n’ont pas eu les idées claires dans le tracé jamais assez narcissique de leurs frontières. La région frontalière franco-belge n’y fait pas exception. C’est pourquoi, là aussi, prenez garde à emporter votre boussole. C’est qu’en France, des individus appelés « sénateurs » — élus par les « grands » électeurs par opposition aux « petits » électeurs que nous sommes — aiment trop la vie des Français, pour leur donner le droit de se l’ôter. Vision étriquée.

Enfin, j’observe d’un œil attentif les réunions mondiales des chefs de ces territoires. Ils y entendent que leur planète est en danger. Alors, c’est risible et surtout affligeant de les entendre raconter qu’ils ne sont pas prêts à faire d’efforts, car les autres n’en font pas, que tout cela est ruineux pour leur économie ! Leur credo, c’est le court terme. J’attends de les voir se rouler les pouces dans leur futur blockhaus aseptisé quand l’atmosphère deviendra irrespirable.

Autre « coutume » bien répandue dans tous ces territoires : la Constitution. On entend fréquemment dire « c’est anticonstitutionnel », parce que c’est contraire à la Constitution. À l’époque de Louis XIV, l’usage aurait été de dire : « cela ne plaît pas au roi ». Mais, pour qu’une loi devienne constitutionnelle, il faudra réunir toute une flopée de gens que l’on installe dans un palais doré pour réfléchir, parce que dans un bureau quelconque, ils auraient peut-être moins de connexions neuronales. C’est qu’ils ont des avantages ceux-là ! Leur train de vie est aisément observable par satellite et ce sont des gens que l’on appelle contribuables qui payent pour eux. On a beau vivre dans la même époque, au même siècle, on a quand même l’impression que l’histoire déraisonne. Ils sont fous ces Terriens !

Magali Barthès


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