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Charb met en boîte les faux halls d’immeuble du Havre

lundi 29 octobre 2007, par Sophie Lambert
mise à jour : mardi 30 octobre 2007

Suite à l’initiative honteuse d’Antoine Rufenacht, maire du Havre, qui, pour résorber le problème des « jeunes de banlieue » se réunissant dans les halls d’immeuble, a fait construire à quelques mètres de ceux-ci un hall d’immeuble sans immeuble, et ne voit pas, comme certains journalistes télévisés, où est la provocation, Le Figaro rapporte qu’« il a fallu un mois et demi pour que les jeunes du quartier bousillent tout à l’intérieur ».

Heureusement et sans surprise, Charb s’indigne et nous le fait savoir. « N’oublions pas que nous vivons à l’heure du pragmatisme : peu importe les moyens pourvu que le but soit atteint », écrit-il dans sa chronique hebdomadaire (« Charb n’aime pas les gens — Piège à rats au Havre », Charlie Hebdo n°801, 24/10/2007). Lui aussi souligne le caractère zoologique de la démarche : « Dommage que l’office HLM n’emploie pas d’ethnologues, ceux-ci auraient pu conclure que « le jeune » est bien génétiquement programmé pour exploser les halls d’immeuble. » Même si « l’office HLM du Havre ne pratique pas ce genre de racisme social par conviction, mais plus certainement par bêtise », suggère le dessinateur de Charlie. Néanmoins, on a moins le droit d’être un con qui s’ignore au gouvernement qu’ailleurs.

Drôle de procédé pour intégrer nos concitoyens en marge. « Pourquoi miser sur leur connerie pour les éloigner des halls d’immeuble ? Miser sur leur intelligence était un pari intenable ? » s’interroge Charb. Mais surtout c’est prendre un symptôme pour la maladie, déplacer le problème sans le résoudre. « Pour éloigner les SDF du métro, ne pourrait-on pas recréer la station Guy-Môquet dans un conteneur ? On sait bien que les SDF squattent le métro pour l’unique raison qu’ils adorent l’ambiance qui y règne ! »

Et enfin, après cette démonstration par l’absurde de l’indécence de la solution, l’ironie acerbe se fait constat amer. Le chroniqueur de Charlie Hebdo conclut : « Les responsables de l’office HLM ne voient pas que l’échec réside dans le fait que le conteneur existe. Le véritable échec, c’est que l’idée de ce conteneur ait pu franchir les frontières d’un cerveau malade. »


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