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Comment les pilotes de ligne ont fait reculer le gouvernement

mardi 9 juin 2009, par Charlie enchaîné

Dans un article intitulé « Les pilotes contraignent le gouvernement à un atterrissage forcé » (Le Canard enchaîné du 27/05/09), le journaliste Alain Guédé explique comment le Syndicat national des pilotes de ligne (SNPL) a eu raison d’une initiative gouvernementale sur la représentativité syndicale.

Le 22 mai dernier, le quotidien économique La Tribune révélait que les pilotes de ligne menaçaient Matignon de se mettre en grève cet été et ainsi bloquer les départs en vacances. Le même jour, le secrétaire d’État aux Transports Dominique Bussereau confirmait l’information et s’employait à calmer le jeu : il promettait d’accéder à la demande du syndicat de pilotes d’ici la fin de la session parlementaire...

Petit retour en arrière. « En août dernier, explique Alain Guédé, le Parlement adoptait une loi qui ôtait toute représentativité aux syndicats ayant obtenu moins de 10% aux élections dans les entreprises. » Conséquence, « les petits syndicats catégoriels (...) étaient condamnés à se faire hara-kiri ou à intégrer de puissants grands frères », explique le journaliste.

Sur les 75 000 salariés d’Air France, on compte 4 000 pilotes. « Même si un seul syndicat les représentait tous, il ne pourrait franchir le seuil des 10% sur l’ensemble de l’entreprise », explique à l’AFP Jocelyn Smykowski, président du SNPL. Ce dernier argue qu’on ne peut pas priver de représentation syndicale « la catégorie sur laquelle repose (...) les plus lourdes responsabilités ». D’où le mécontentement des pilotes qui s’est traduit par un préavis de grève nationale, encore en vigueur.

Comment en est-on arrivé là ? C’est ce que raconte Le Canard enchaîné. Suite au vote d’août 2008, les pilotes de ligne font part de leur contrariété au gouvernement, qui leur promet alors « qu’un amendement parlementaire leur [permettra] de conserver leur syndicat ». Afin d’« accorder aux pilotes ce cadeau sans donner l’impression d’un recul », l’Élysée a l’idée de « confier à un sénateur radical de gauche (...) le soin de faire voter un amendement pour le SNPL ».

Las !, lors de l’examen du texte, le 9 mars dernier, les élus de la majorité n’ont pas compris « le sens de la manœuvre » et « ont dégommé (...) ce texte présenté par un élu de gauche ». Du coup, l’amendement favorable aux pilotes de ligne a purement et simplement été rejeté par le Sénat. Un vote que le SNPL qualifie dans son tract de « triste épisode »...

Conséquence directe du mécontentement des pilotes et de leur battage médiatique, « quelques autres syndicats autonomes, qui, jusqu’alors, avaient accepté à contrecœur la nouvelle loi, envisagent sérieusement de demander la même faveur », à savoir être « dispensé de réforme ». Conclusion d’Alain Guédé : « Y’a-t-il un pilote dans l’avion gouvernemental ? »


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