En réalité, les candidats ne sont pas « tous des cancres ». Ils ont, semble-t-il, été victimes de discrimination (un mot que l’hebdomadaire satirique se garde pudiquement d’employer). En effet, « la plupart d’entre eux travaillent à l’hôpital, collectionnent les diplômes même en France et ont publié divers articles dans des revues scientifiques », note Le Canard. Dès lors, comment expliquer que « ce Marocain, assistant à Paris-VII » se retrouve avec un 2,2 en français, tandis que « cette Française d’origine algérienne reçue au bac avec mention » n’obtient que 5 ? Selon l’hebdomadaire, « il y a presque autant de mauvaises plaisanteries que de candidats ».
La situation des médecins et dentistes titulaires d’un diplôme étranger est particulière, soutient le journal. Ils sont « payés, en moyenne, 40% de moins » que les praticiens français. Ainsi cela permet aux « hôpitaux déficitaires » de réaliser quelques économies, mais aussi aux chefs de service de leur réserver « plus de la moitié des gardes et les postes difficiles »... C’est pourquoi l’obtention de « l’équivalence de leur diplôme » représente une sorte de Graal pour ces professionnels de santé, mais aussi un poison « pour leurs confrères français » puisque ceux-ci verraient, à terme, des concurrents débarquer « en ville ».
Le concours a finalement été annulé le 21 décembre par le ministère de la Santé. Non pas en raison « des notes invraisemblalement basses (...) infligées à des dentistes parlant parfaitement le français », selon les mots d’un avocat, mais parce que « le président de ce drôle de jury n’était pas (...) qualifié », explique Le Canard enchaîné. Il était étranger ?