Effet boomerang

“Les marchés dérivés sur lesquels « travaillait » Jérôme Kerviel représentent vingt à trente fois, en valeur, le PIB mondial. Traduction : un marché de spéculation pure, de marchandisation du risque, de peinture en argent de bouffées d’angoisse ou d’optimisme, vingt à trente fois l’économie réelle. La titrisation des créances (le mélange des titres de toute catégorie, toute durée, tout support) dissimule totalement le risque, et les banquiers de la Société Générale, Bouton en tête, sont incapables de savoir de combien est exposée leur banque. La moitié de leurs comptes sont du hors-bilan, cantonné dans des structures ad hoc, localisées off-shore, des paradis fiscaux notamment, afin de ne pas diminuer les fameux profits mirobolants annoncés année après année. Les banquiers français, Bouton en tête, se sont battus pour obtenir une dérogation à la norme comptable européenne IAS 30, qui obligeait à faire apparaître le bon et le mauvais dans le même bilan. Malgré ça, ces pauvres nuls n’ont pas vu les subprimes leur revenir dans la poire. Et c’est pas fini, le pire du crédit pourri arrive !”

« Infantilisme du traider, insatiabilité de la banque, incompétence générale — La conjuration des imbéciles », par Oncle Bernard, Charlie Hebdo n°815, 30/01/08.