Charlie enchaîné

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Fanta ne bulle pas rue de la Banque

jeudi 8 novembre 2007, par Charlie enchaîné

“Depuis le 3 octobre, Fanta vit entre bâches et banderoles. Comme la plupart des femmes qui campent rue de la Banque, elle mène la lutte au front pendant que son mari travaille. Ses voisines de duvet habitent dans des minuscules chambres d’hôtel, chez des marchands de sommeil, ou dans des immeubles insalubres. Fanta, elle, vit entassée avec ses deux enfants chez sa sœur. Les bras de son petit garçon accrochés au cou, elle raconte : « On dort tous les trois sur un petit matelas, parce qu’il n’y a pas assez de place pour poser un berceau. » Au quotidien, elle n’habite pas avec son mari : séparés, non parce qu’ils le souhaitent, mais parce que l’appartement ne peut plus supporter une personne de plus. Lui passe donc ses nuits loin de sa famille, dans un foyer réservé aux hommes... Le couple aurait les moyens de payer un logement social, mais en trois ans aucune de leurs demande n’a jamais abouti : « Je suis française, plaide la jeune femme. Et mon mari travaille en CDI dans la restauration ! » Elle est déjà passée par des hôtels, des centres d’hébergement d’urgence, et même, lorsque les services sociaux ont trop tardé, par la rue. « C’est la première fois que je fias une action comme ça, explique Fanta. Et c’est dur. Mais je pense qu’on va gagner... De toute façon, on n’a pas le choix : on ne peut pas continuer à vivre comme ça. »

« Mal-logés / Une tente d’enlevée, dix de replantées », par Marine Chanel, Charlie Hebdo n°803, 07/11/2007.


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