jeudi 25 juin 2009, par Charlie enchaîné
Survenue mercredi dernier, l’officialisation de l’arrivée de Philippe Val à la tête de France Inter avait donc échappé au Canard enchaîné. Lundi 22 juin, un tract intersyndical, largement relayé et commenté sur Internet et dans la presse, émanant de journalistes de la rédaction de France Inter, reprochait au nouveau directeur d’antenne d’avoir « remercié » le « titulaire de la revue de presse » matinale, Frédéric Pommier, en ne lui faisant « aucune proposition » de reclassement. Selon les syndicats, le journaliste est écarté parce qu’il a « cité Siné Hebdo dans la revue de presse » [1]. Pour sa défense, Philippe Val avance, dans LeMonde.fr, que « Frédéric Pommier avait un problème de hiérarchisation de l’information ».
Dans un précédent article, Charlie enchaîné faisait observer que Le Canard enchaîné s’était montré discret à propos de la probable arrivée de Philippe Val à la direction de France Inter. Nous émettions l’hypothèse que ce dernier était, d’une certaine manière, protégé par son statut de directeur de Charlie Hebdo, les deux hebdomadaires satiriques n’étant pas réellement dans une situation de concurrence. Mais nous écrivions également que la nomination de Philippe Val à la direction d’une antenne de radio de service public l’exposerait désormais aux critiques du Canard enchaîné. C’est chose faite, dans l’édition du 24 juin 2009, où l’hebdomadaire satirique réagit à l’éviction de Frédéric Pommier par le tout nouveau directeur de France Inter (article intégral ci-dessous).
Cet article du Canard enchaîné, relativement court (1000 signes environ), est paru page 8, la dernière de l’hebdomadaire. Il s’agit d’une page généralement réservée au commentaire de l’actualité. La tonalité ironique de l’article ne dépare pas de la tradition satirique du journal : Philippe Val a fait son entrée au musée des railleries du Canard enchaîné. Toutefois, il est notable de relever que ce papier n’est pas signé. La plume qui moque le directeur de l’antenne de France Inter reste, pour l’heure, courageusement anonyme.
[1] Selon un décompte approximatif effectué avec le moteur de recherche Google, en un an, Siné Hebdo a été cité 10 fois, Charlie Hebdo 15 fois, et les deux hebdomadaires ont été cités 6 fois en commun.