mardi 27 janvier 2009, par Charlie enchaîné
« Gaza-Israël » — © chimulus
La DIME, pour dense inert metal explosiv, « se compose d’un porteur à GPS (...) et d’une munition de carbone contenant un alliage de tungstène, de cobalt, de nickel et de fer, dont le souffle lorsqu’elle explose se dissipe au-delà de 10 mètres ». La journaliste de Charlie Hebdo a recueilli les témoignages de divers orfèvres en la matière, dont voici un florilège.
« Il n’y a pas d’états d’âme à avoir. Notre mission, c’est de faire un truc qui marche, celle du soldat de savoir s’en servir mais c’est le politicien qui décide en dernier recours. Quand on signe un traité, c’est qu’on a une nouvelle arme à balancer. Plus on interdit des armes, plus celles qui arrivent sur le marché sont sophistiquées. »
Un ex-ingénieur militaire« Ce type d’arme est bien sûr étudié en labo, puis lâché sur des terrains de la taille d’un stade selon des critères pointus. Quand, enfin, une vraie guerre donne la possibilité de tester ces bombes en grandeur nature, l’industriel met, gratuitement, quelques prototypes à la disposition des militaires, histoire de tester l’impact avant validation. »
Un syndicaliste de GIAT Industrie.
« Gaza forme un terrain idéal. Vu la densité de la population, on sait pertinemment qu’il sera facile d’évaluer l’effet de l’armement utilisé. Mais il faut se dire que ce serait pire avec des bombes à fragmentation à l’ancienne ! »
Un général à la retraite.« La guerre, c’est mal, oui, on sait. Mais en face t’as des mecs qui sont prêts à se faire sauter pour un oui, pour un non, qui n’ont pas peur de la mort. L’ennemi doit faire dans son froc : on doit lui prouver qu’on peut le faire souffrir atrocement... »
Un combattant d’élite.
Bilan, « en trois semaines, à Gaza, on compte plus de 1300 morts et 5500 blessés palestiniens, dont 80% de civils », relève Agathe André. Ça fait cher l’expérimentation pour un armement censé être d’une « redoutable efficacité » et « avec une probabilité d’atteinte inégalée », dixit ses promoteurs.
Sûr que ces menus « dégâts collatéraux » ne lui sont pas directement imputables.