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Incendie de Charlie Hebdo : Le Canard enchaîné mesuré

mercredi 9 novembre 2011, par Charlie enchaîné

Après l’incendie qui a détruit les locaux de Charlie Hebdo dans la nuit du 1er au 2 novembre, l’autre journal satirique paraissant le mercredi réagit avec une semaine de recul, sous la plume de son rédacteur en chef adjoint Louis-Marie Horeau.

L’article du journaliste, intitulé « À bas la calotte ! À bas les turbans ! », commence par rappeler la longue tradition du Canard enchaîné « qui a accompagné et même nourri, tout au long du siècle dernier, l’anticléricalisme le plus résolu », avant de se joindre au concert d’indignation quasi-général qui a suivi l’« attentat » :

« Tous d’accord, et Le Canard aussi, naturellement, pour condamner les incendiaires [et] pour affirmer le droit à la satire, à la caricature, à l’humour, à la dérision, à la polémique et au blasphème. »

Mais Louis-Marie Horeau nuance et s’interroge :

« Il ne faudrait pas que le cocktail Molotov du 2 novembre carbonise aussi, au passage, tout sens critique et réduise à néant le droit de pour les musulmans, par exemple, de critiquer le blasphème. Le légitime combat de Charlie contre la charia et l’intégrisme islamiste doit-il étouffer la voix des musulmans tranquilles et pacifiques qui disent que les images du Prophète les blessent et que l’assimilation entre le Coran et le manuel du parfait terroriste est abusive ? »

Le journaliste du Canard enchaîné attribue ce qu’il qualifie de « malentendu » au « retard pris par l’islam pour faire sa nécessaire révolution laïque. (…) Le combat pour la liberté impose de traquer partout et sans relâche la confusion entre politique et religieux. » Néanmoins, tempère-t-il, « cette même liberté exige qu’on laisse tranquilles ceux qui font, sans bruit, leurs simagrées dans des églises, mosquées, synagogues ou temples ». Conclusion :

« Le blasphème, la représentation grotesque ou humiliante du Prophète ne peut être interdite sous prétexte de loi divine. Mais elle touche indistinctement les uns et les autres. Est-ce bien nécessaire ? Au risque de pousser quelques musulmans choqués dans les bras des ultras ? Drôle de victoire. »

Lors du procès de l’affaire des caricatures de Mahomet, début 2007, Le Canard enchaîné avait déjà eu une réaction modérée, toujours sous la plume de Louis-Marie Horeau, regrettant l’amalgame entre fanatiques et musulmans pacifiques (lire ici-même : « Un mauvais procès »).


Mise à jour. D’après le même Canard enchaîné (9/11), l’attentat ayant visé Charlie Hebdo aurait pu être évité. Lire ici-même : « Incendie de Charlie Hebdo : Le Canard enchaîné mesuré (suite) ».


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