mercredi 31 mars 2004, par Jeddo
mise à jour : jeudi 18 octobre 2007
Un petit rappel s’impose. Contrairement à ce que veut nous faire croire François Fillon, ce n’est pas la gauche qui a perdu au soir du 21 Avril 2002. C’est la démocratie. Ce jour-là, Le Pen arrive au deuxième tour de l’élection présidentielle et Chirac devient une bouée de secours pour la moitié du pays.
Or le 28 Mars dernier, on n’assiste pas à ce 21 Avril retourné. C’est une défaite en règle de la droite. La gauche obtient 50% des suffrages sur le plan national. Mais si l’on regarde à la loupe, une simple addition nous permet de constater que la France reste ancrée à droite. Les 35% de la droite plus les 15% du Front National (en net recul en nombre de voix), on retrouve un équilibre gauche-droite traditionnel à 50-50.
On objectera aussi à Monsieur Fillon que le scrutin des élections régionales est un scrutin à deux tours qui, à l’inverse d’une élection présidentielle uninominale, comporte une bonne dose de proportionnelle. Si le ministre tient absolument à trouver une analogie, la défaite de la gauche aux dernières élections législatives semble déjà légèrement plus appropriée.
Sans le FN, la droite classique serait certainement encore majoritaire dans les conseils régionaux. D’autant que les électeurs d’extrême droite se sont largement reportés sur les listes conduites par l’UMP et, dans une moindre mesure, l’UDF. Pourquoi la droite ne va-t-elle pas au bout des ses idées ? Il lui suffit de censurer le parti de Le Pen et de changer tous les modes de scrutin.
Au soir du 21 Avril, on se souvient que Lionel Jospin décidait d’abandonner la politique. Dans sa logique, François Fillon aurait dû démissioner et donc quitter son ministère après sa défaite en Pays de le Loire le 28 Mars dernier. Cette phrase de Fillon a fait le bonheur de médias qui se sont jetés sur la moindre déclaration, fusse-t-elle une énorme connerie, des dirigeants de la majorité. Au moins Chirac, lui, n’a rien dit.
Le 21 Avril va donc devenir la référence en matière de défaite électorale. Alors qu’il devrait être le jour symbolique du refus de l’extrême droite. Pour faire sa pub, Fillon n’a trouvé rien de mieux à dire que cette stupide phrase, reprise à tort et à travers dans tous les journaux, radios et autres télés. Merci François, et à la prochaine.