Oui, mais alors pourquoi ces sourires en coin, cette secrète jubilation qui saisit, comme malgré eux, des millions d’inconscients qui n’investissent pas en Bourse ? C’est que tous les soirs, toute l’année, ils ont été exclus du bonheur d’un CAC 40 en forme, d’un Nasdaq musculeux ou d’un Nikkei survitaminé. Un chroniqueur boursier leur a asséné avec une mine réjouie ces bonnes nouvelles qui ne leur font aucun plaisir. Comme si chaque jour un plat appétissant, au fumet délicieux, leur passait sous le nez. Eh bien, cette fois, il est infect, le plat. Il pue, et ceux qui s’en sont gavés vont devoir l’avaler. Petite revanche mesquine, mais tellement humaine...
« La Bourse ou l’envie », par Louis-Marie Horeau (article signé L.-M. H.), Le Canard enchaîné n°4552, 23/01/08.