Charlie enchaîné

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L’argumentation de l’augmentation démontée en quatre temps

mercredi 14 novembre 2007, par Charlie enchaîné
mise à jour : mardi 13 novembre 2007

Charb, s’il ne s’étonne pas de l’augmentation que vient de s’octroyer le président de la république, car « Sarkozy avait prévenu qu’il était décomplexé », n’aime pas « les arguments qui ont été employés pour la justifier. » Il consacre donc sa chronique hebdomadaire à les disséquer pour les tourner en dérision (« Charb n’aime pas les gens — S’augmenter plus... », Charlie Hebdo n°803, 07/11/2007).

Premier argument : le président de la république doit gagner au moins autant que le premier ministre et plus que les autres ministres [1]. Charb écrit que « pour la plupart des gens il est incroyable qu’un « patron » ne gagne pas plus que ses sous-fifres. » Or il rappelle qu’en 2002 l’assemblée nationale avait voté une augmentation de salaire de 70% aux « sous-fifres » ministres. « On ne cherche pas à savoir s’il était légitime que ces salaires augmentent, mais on s’appuie sur cette augmentation pour justifier celle du président » constate le dessinateur de Charlie.

Deuxième argument, fourni par Nadine Morano, porte-parole de l’UMP : quand on compare le salaire du président à celui de certains joueurs de foot ou animateurs de télé, l’augmentation réclamée n’est pas anormale [2]. Dans ce cas, il convient de se demander si « le président a des motivations comparables à celles d’un animateur ou d’un sportif ». Car ces derniers sont « dans le marché » et « des marques les paient cher » pour exploiter et conserver la propriété de leur image. « A-t-on peur que Sarkozy quitte la France pour devenir le président d’un autre pays ? », s’interroge Charb.

Troisième argument : il est naturel de mettre la rémunération du président de la république au niveau de celle des dirigeants des autres grandes démocraties. Le chroniqueur de Charlie Hebdo ne s’appesantit pas : « Quand il s’agit de refuser une augmentation à un salarié, il n’est pas question de prendre pour exemple les salaires pratiqués dans les autres grandes démocraties, notamment celles du Nord, mais sur les salaires pratiqués dans le tiers-monde... »

Quatrième argument, défendu aussi par des députés socialistes : les dépenses de l’Élysée seront désormais transparentes [3]. Un argument également vite expédié par Charb, qui relève qu’« il faut payer pour la droiture et l’honnêteté de Sarkozy. Un président qui a besoin d’être augmenté pour être honnête et droit, c’est plus que curieux. »

Notes

[1] C’est par exemple le point de vue défendu sur le blog PaSiDupes dont Charlie enchaîné relatait récemment les vives critiques envers Le Canard.

[2] Relevé dans Libération : « Le Président augmenté sans fracas ».

[3] À lire, l’enquête d’Arrêt sur images « L’inconnue suprême de la République : le salaire du président. », notamment le paragraphe « Quand la transparence fait tripler le budget de l’Elysée ».


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