Charlie enchaîné

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Grandes oreilles

L’espionnage de journalistes en dessins

mercredi 10 novembre 2010, par Charlie enchaîné
mise à jour : jeudi 18 novembre 2010

Une semaine après la publication, par Le Canard enchaîné, d’un article mettant en cause nommément Nicolas Sarkozy dans l’espionnage de journalistes d’investigation, les dessinateurs de nos hebdomadaires satiriques préférés se sont, à leur tour, emparés de cette affaire.
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« Démenti »
Dessin de Kerleroux (Le Canard enchaîné, 10/11/10)

Si Nicolas Sarkozy ne s’est pas exprimé publiquement sur la question, l’Élysée a jugé « farfelues » les informations parues dans Le Canard enchaîné. « Pour autant, indiquait-on au Palais, nous n’attaquerons pas Le Canard enchaîné en diffamation, comme il est de tradition. » Kerleroux imagine un démenti du président de la République : « Je n’écoute pas les journalistes, je n’écoute que les sondages ». Sarkozy est d’ailleurs tellement accro qu’il s’en fait payer par Matignon

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« Sarkozy n’espionne pas les journalistes »
Dessin de Charb (Charlie Hebdo, 10/11/10)
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« Sarkozy s’en prend au capitalisme »
Dessin de Charb paru dans Charlie Hebdo (01/10/08)

Charb, comme Kerleroux, invente la réaction du président, et propose un Sarkozy en dompteur de patrons de presse. Doit-on aussi y voir une petite pique à l’ancien directeur de Charlie Hebdo, Philippe Val, régulièrement accusé d’accéder aux désirs de Sarkozy depuis sa prise de fonction à la tête de France Inter ? Quoi qu’il en soit, Charb avait déjà utilisé la figure du dompteur pour ridiculiser un président de la République incapable de tenir sa promesse de réguler le capitalisme. Dans le dessin paru cette semaine, Sarkozy est toujours aussi ridicule dans son costume, mais les patrons de médias qui lui obéissent le sont tout autant.

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« Écoutes : selon Squarcini, les cabinets noirs n’existent pas »
Dessin de Pétillon (Le Canard enchaîné, 10/11/10)

En une du Canard enchaîné, Pétillon croque un agent de la DCRI occupé à écouter, suppose-t-on, les conversations des journalistes dans un « cabinet noir ». Ce dessin fait référence au démenti opposé par le patron de la DCRI, Bernard Squarcini, après la parution de l’article du Canard le 3 novembre : « Je n’ai pas de cabinet noir », déclarait-il à Libération. Devant l’insistance de l’hebdomadaire satirique, qui renouvelle ses accusations dans son édition du 10 novembre, Squarcini a décidé de porter plainte en diffamation — bien que Claude Angeli, l’auteur des articles, l’ait dédouané : « Le Canard a mis en cause la responsabilité de Sarko, qui laisse à Squarcini, un haut fonctionnaire tenu de lui obéir, le rôle de plaignant », écrit-il. Le directeur du Canard enchaîné, Michel Gaillard, visé par la plainte, ne se sent « pas inquiet ».

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« 40 ans après, que reste-t-il du gaullisme ? »
Dessin de Riss (Charlie Hebdo, 10/11/10)

Notre dernier dessin, pioché, comme celui de Charb, parmi « Les couvertures auxquelles vous avez échappé », est signé du directeur de la rédaction de Charlie Hebdo Riss — à qui l’on doit également les « grandes oreilles » qui illustrent cet article. De façon classique, il mêle deux événements — l’espionnage de journalistes révélé par Le Canard enchaîné et l’anniversaire des 40 ans de la mort du général de Gaulle — et porte un message simple : les barbouzes sont un héritage du gaullisme. Mais cela, Sarkozy n’ira pas s’en vanter !

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« Écoutes : l’Élysée se défend »
Dessin de Wozniak (Le Canard enchaîné, 10/11/10)

Ajout du 18/11. Un discret et excellent dessin de Wozniak avait (involontairement) échappé à notre sélection. Comme Kerleroux, Charb et Pétillon, le dessinateur du Canard explore le thème du démenti. Le ressort humoristique de son dessin repose sur un jeu de mot avec le terme « écoute » : « Vous savez très bien que M. le président n’écoute personne ! », déclare un porte-parole à trois journalistes blasés, alors que l’on peut voir, en arrière-plan, un petit Sarko à grandes oreilles accompagné de deux sbires en costumes sombres et porteurs de lunettes noirs — des « Men in Black » du contre-espionnage…


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