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L’esquive de Françoise de Panafieu

jeudi 24 janvier 2008, par Jeddo
mise à jour : vendredi 25 janvier 2008

Françoise de Panafieu, après avoir menacé de « se barrer » de la tête de liste de l’UMP pour les municipales de Paris, a repris ses esprits et a décidé de répondre présente à l’invitation de France Inter ; le jeudi 17 janvier 2008, elle était donc, après Bertrand Delanoë l’avant-veille, interviewée par le journaliste Nicolas Demorand. Mais la candidate avait visiblement choisi de sélectionner les questions auxquelles elle souhaitait bien répondre.

Déjà, dans la première partie de l’émission, les auditeurs ont assisté, selon le site Arrêt sur images, à une « passe d’armes » entre l’animateur de la radio de service public et l’actuelle députée du XVIIe arrondissement de Paris [1]. Entre langue de bois et esquive, cette dernière a employé toutes les techniques éculées du discours politique. Et a réussi à tromper la vigilance de son intervieweur au moins une fois.

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Inter-activ’— Françoise de Panafieu — L’esquive
Extrait de l’émission le 7-10 du 17/01/2008 sur France Inter (Durée : 2’04)

Lors de la seconde partie de l’émission, qui consiste à répondre aux questions des auditeurs, Françoise de Panafieu a magistralement évité une question sur des propos qu’elle aurait tenu sur l’actuel maire de Paris Bertrand Delanoë (extrait ci-contre). Patrick, de Paris, demande : « Je voulais savoir en fait, madame de Panafieu, quelles étaient vos ambitions pour les crèches à Paris. (...) Et enfin, vous avez jugé une fois que monsieur Delanoë n’était pas le mieux placé pour traiter les questions familiales pour la ville de Paris. Est-ce que vous pourriez vous expliquer sur ce qui sous-tend cette remarque ? »

Personne n’a entendu la question

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« Panafieu en campagne »
Dessin de Jul par dans Charlie Hebdo (23/01/08)

La candidate UMP répond à la première question, développe longuement son argumentaire sur les crèches, cela dure plus de deux minutes sans interruption [2]. Puis, Nicolas Demorand reprend la parole : « Alors c’est Marie maintenant qui nous appelle de Paris. Bonjour Marie ! » Vous avez entendu la réponse de Françoise de Panafieu à la deuxième question de Patrick ? Non, et c’est normal. Cette question finira aux oubliettes, et, malgré les félicitations de Marie sur la « prise de parole » de l’animateur dans la première partie de l’interview, celui-ci ne la reposera pas...

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Inter-activ’— Françoise de Panafieu — Voitures ventouses
Extrait de l’émission le 7-10 du 17/01/2008 sur France Inter (Durée : 1’34)

Pourtant, la députée du XVIIe arrondissement de la capitale avait répondu « sans langue de bois » et avec « détermination » à l’auditrice précédente, Nathalie, une « propriétaire du XVIIIe arrondissement », sur la question essentielle des « voitures ventouses »...

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Inter-activ’— Françoise de Panafieu — Logements d’élus
Extrait de l’émission le 7-10 du 17/01/2008 sur France Inter (Durée : 1’47)

À la fin de l’entretien, Christian, des Hauts-de-Seine, pose une question qui met en difficulté la candidate, dont la directrice de campagne « bénéficie » d’un logement dans des conditions avantageuses. Françoise de Panafieu rejette d’abord le terme « bénéficier », avant de reconnaître, sous la pression de l’animateur, que sa directrice de campagne en « bénéficie » effectivement, mais « comme » beaucoup d’autres de la majorité municipale, précise-t-elle.

Il suffisait donc d’insister.


France Inter : passe d’armes Demorand-Panafieu
Répondre ou ne pas répondre aux journalistes ?
par Gilles Klein (Arrêt sur images, 17/01/08)

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L’invité d’inter — Françoise de Panafieu — Passe d’armes
Extrait de l’émission le 7-10 du 17/01/2008 sur France Inter (Durée : 2’36)

C’est un affrontement classique : l’intervieweur pose des questions, l’interviewé ne souhaite pas répondre.
Cas pratique sur France Inter, jeudi 17 janvier, 8h20mn, dans le Sept-Dix présenté par Nicolas Demorand, l’Invité d’Inter est Françoise de Panafieu, candidate UMP à la mairie de Paris.
Cela commence mal : « Vous n’aimez pas le Paris de Bertrand Delanoë....Qu’est-ce qui vous déplaît dans la capitale ? » lance Demorand. Mais Panafieu ne répond pas et déroule apparemment le texte qu’elle avait choisi d’exposer.
Au milieu de son texte, Panafieu finit tout de même par avancer un reproche : la ville est sale. Ouf ! Demorand patiente encore quelques instants avant de la relancer « Aujourd’hui une ville sale et qui ne rayonne pas assez, c’est ça Paris ? »
Elle n’a pas employé le mot "rayonnement" de Paris, il lui tend la perche. Mais elle ne l’écoute toujours pas, et continue donc comme si de rien n’était à proposer ses solutions pour Paris.
Demorand insiste avec une question sur les "Très aisés" et finit par s’énerver (événement plutôt rare) : « Non, non, mais attendez s’il vous plaît ! Voilà donc le tableau : une ville sale, et qui ne rayonne pas assez, et où il y a des embouteillages, c’est ça pour vous la capitale aujourd’hui ? » Demorand pose des questions, et souhaite obtenir des réponses.
De Panafieu, paisible, croit pouvoir continuer à débiter son programme : « Si vous voulez bien je termine. » Eh bien non ! Demorand n’en peut plus, et rappelle les règles du jeu : « Non ! Mais si vous le voulez je peux sortir du studio et vous laisser seule, ..... non mais c’est le principe de questions et réponses »
Finalement, après quatre minutes, le dialogue s’installe enfin, et Panafieu répond. Ouf !

P.-S.

Victime d’une campagne de dénigrement ? En tout cas, la députée de Paris y met du sien, comme lors de l’émission Ripostes, où elle a été piégée sur sa position et son vote pour ou contre l’amendement qui instaure les tests ADN (elle affirme s’opposer au principe et avoir voter contre, puis admet s’être abstenue...).

Vigilance. « La question qui gène » sur l’actuel maire (homosexuel) de Paris n’avait pas non plus échappé au blog We are all made of stars !.

Notes

[1] Lire « France Inter : passe d’armes Demorand-Panafieu » (Arrêt sur images), reproduit ici-même.

[2] Nous avons remplacer environ une minute de son intervention sur les crèches par un bruit de trois secondes afin de raccourcir l’extrait.


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