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L’état de santé des hôpitaux psychiatriques se dégrade

mardi 28 août 2007, par Charlie enchaîné
mise à jour : mercredi 29 août 2007

Dans le même numéro de « Charlie Hebdo » (22/08/2007), deux papiers révèlent une dégradation à la fois des conditions de travail et des relations avec leur direction des personnels de santé dans les hôpitaux psychiatriques.

Grève à Toulouse...

Partrick Pelloux, dans son « histoire d’urgences » hebdomadaire, relaye la colère de ses collègues du centre de Toulouse. Le 14 août, la quasi-totalité des personnels des urgences était en grève « pour réclamer des conditions de travail sans violence, l’organisation d’une filière pour les malades potentiellement dangereux et l’augmentation du nombre de personnels soignants. » Depuis l’explosion d’AZF en 2001, les urgences servent en effet de refuge « transitoire » aux malades du centre psychiatrique Marchant de Toulouse, qui a été détruit. Et ce n’est pas rose tous les jours : « au beau milieu des urgences, se trouve un esthétique “puits de lumière” (...) du haut duquel ont sauté plusieurs suicidaires... »

Fin juillet, « une cadre des urgences a été rouée de coups par un malade psychiatrique » et quelques jours plus tard, « un infirmier a reçu un coup de lame à quelques centimètres de la carotide. » Selon Patrick Pelloux, il s’agit du « lot quotidien dans les grandes villes ». Il rappelle qu’au centre de Pau, en 2004, deux femmes faisant partie du personnel de santé avaient été égorgées par un psychopathe, et déplore qu’urgentistes et policiers doivent se débrouiller pour accueillir les malades « dont plus personne ne veut ». Le chroniqueur de « Charlie » avertit que « si un drame survient aux urgences de l’hôpital Purpan, les autorités ne pourront pas dire qu’elles ne savaient pas. »

...pèze à Villejuif

Une autre affaire agite les agents de l’hôpital psychiatrique Paul-Guiraud de Villejuif dans le Val-de-Marne. Emmanuelle Veil nous apprend que six de leurs directeurs ont obtenu une prime de 10 000 euros chacun, octroyée par le ministère de la Santé. Roselyne Bachelot a décidé de récompenser les cadres « qui respectent sans faillir les consignes de restrictions budgétaires. » Depuis qu’ils ont appris le versement de ces primes, les relations entre le personnel de l’hôpital et la direction sont devenues encore plus « détestables ».

Pour suivre leurs patients à domicile, les médecins doivent utiliser leur propre véhicule, mais « [leur] frais de déplacement (...) ne sont plus remboursés. » En outre, « les effectifs (...) ont chuté depuis 2002 » entraînant un « surmenage et une explosion des arrêts de travail » dus à la « tension sur la productivité ». Toute tentative de rébellion est annihilée par la direction qui multiplie les conseils de discipline et les procès devant les prud’hommes. La journaliste de « Charlie » note que, avec la somme que les cadres dirigeants de l’hôpital psychiatrique ont touché, « l’effectif des infirmières pour soigner les patients » aurait pu être renforcé.


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