samedi 1er novembre 2008, par Charlie enchaîné
Qu’on se rassure : la quinquagénaire Ve (6 présidents, 19 Premiers ministres) n’a pas été, n’est toujours pas un régime cher au cœur du Canard. Mais par ses excès, ses outrances, ses pompes, ses œuvres et ses « Cours » successives, la Ve aura comblé, et au-delà de toute espérance, les vœux satiriques d’un volatile que la IVe avait laissé un peu souffreteux. C’est d’ailleurs dès 1958 que les ventes de « l’hebdomadaire-satirique-qui-paraît-le-mercredi » se redressent. Une percée, une prospérité, une renommée aussi qui ne connaîtront plus guère de pause. Un biographe de Pompidou le relevait l’an dernier : au début des années 70, une suite de révélations donne « au Canard enchaîné la réputation de journal le mieux informé de France ». Elle se maintient apparemment : 2007, l’année du sacre du « monarque électif » Sarko, s’est traduite par un surcroît de ferveur chez nos lecteurs. À défaut d’être fait pour la Ve, Le Canard s’est très bien fait à elle.
« La Ve République à la sauce Canard » (extrait), par Jérôme Canard, Le Canard enchaîné n°4591, p. 5, 22/10/08.