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La logique en 2010

jeudi 30 décembre 2010, par castignolles, Charlie enchaîné

D’Aristote à aujourd’hui, en passant par Kant, Leibniz ou Descartes, les philosophes et les non-philosophes se sont cassés la tête pour comprendre les bénéfices et effets délétères de la logique. Certes, il faut un peu d’imagination, de souplesse et de nuance pour injecter un peu de finesse dans ce monde de brutes. Pourtant, les enfants sont les premiers demandeurs de règles précises, justes et logiques, sinon ils ne comprennent pas.

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« Bien, pô bien »
Dessin de Simon Castignolles, pour Charlie enchaîné

Contrairement au niqab au volant, le Taser et le Flash-Ball tuent. Indirectement, si l’on en croit les dénégations outrées de leurs fabricants respectifs, dont les armes ont été récemment mises en cause après la mort suspecte de deux hommes.

- Le 30 novembre, à Colombes (Hauts-de-Seine), un Malien de 38 ans en situation irrégulière succombe d’une « asphyxie massive » après avoir reçu deux tirs de Taser (trois tirs selon un témoin interrogé par leparisien.fr). « À ce jour, dans le monde, le Taser n’a jamais tué quelqu’un », a déclaré Antoine di Zazzo, directeur de Taser France. D’après l’AFP, reprise par lepoint.fr, les premiers éléments de l’autopsie n’excluaient pas un « lien » entre l’utilisation du Taser et le décès de la personne.

- Le 12 décembre, à Marseille, un résident d’un foyer de travailleurs âgé de 43 ans meurt d’un « œdème pulmonaire » provoqué par un « arrêt cardiaque », survenu suite à un tir de Flash-Ball. Jean Verney-Carron, fabricant de l’arme, affirme au Progrès qu’« il n’y a jamais eu de décès suite à un tir au Flash-Ball ». Le procureur adjoint de la République a pour sa part indiqué à l’AFP, citée par lemonde.fr, que le Flash-Ball a joué un rôle « indiscutable » dans la mort de l’homme.

Dans son édition du 15 décembre 2010, Le Canard enchaîné, sous la plume de Sorj Chalandon, rapporte une décision prise par le Conseil d’État concernant la commercialisation des pistolets électriques. Jusqu’au 3 décembre de cette année, les concurrents de SMP Technologies, qui commercialise le Taser en France, pouvaient vendre librement leur quincaillerie sur le territoire. Ainsi, tout un chacun avait la possibilité de s’équiper en Scorpy, Titan ou Choqueur, et balancer quelques milliers de volts à d’éventuels agresseurs. Injuste pour Antoine di Zazzo qui, lui, n’avait plus le droit de nous fourguer ses joujoux comme Stoper C2, Zeus ou Taser M18, après qu’un arrêté ministériel, pris le 4 août 2009, les avait classés comme armes de 4e catégorie.

Las ! Le Conseil d’État, au lieu de casser l’interdiction de vendre librement les armes fabriquées par SMP Technologies, « demande au gouvernement d’interdire non seulement les avatars du Taser, mais tous ses petits copains avec », écrit Sorj Chalandon. Mais si les citoyens lambda sont privés de pistolets électriques, ce n’est pas le cas de nos braves policiers. Ouf !

Et pour notre légitime défense, on pourra toujours se reporter sur le Flash-Ball. Celui dit « des familles — plus compact que celui des forces de l’ordre — est en vente libre », indique le même numéro du Canard enchaîné. Il est « classé en 7e catégorie, ce qui en autorise la détention mais pas le port ». « Une belle idée de cadeau de Noël », s’amuse l’hebdomadaire satirique.

Charlie enchaîné


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