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La logique en 2010

jeudi 30 décembre 2010, par castignolles, Charlie enchaîné

D’Aristote à aujourd’hui, en passant par Kant, Leibniz ou Descartes, les philosophes et les non-philosophes se sont cassés la tête pour comprendre les bénéfices et effets délétères de la logique. Certes, il faut un peu d’imagination, de souplesse et de nuance pour injecter un peu de finesse dans ce monde de brutes. Pourtant, les enfants sont les premiers demandeurs de règles précises, justes et logiques, sinon ils ne comprennent pas.

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« Bien, pô bien »
Dessin de Simon Castignolles, pour Charlie enchaîné

La justice a tranché : le niqab est autorisé au volant, parce que l’habitacle d’une voiture relève de l’espace privé, qu’il ne gêne pas la visibilité et ne met donc pas en jeu la sécurité individuelle et interindividuelle. Cela reste dans le cadre de la liberté. Et quid de porter une choucroute baroque sur la tête ou la frange dans les yeux sans Vivelle Dop, du moment que « ça bouge avec la tête » et que ça permet l’identification par les radars ? Que dit la jurisprudence ?

Dans la crèche Baby Loup, le voile est interdit. Une crèche, même si elle est sous statut privé, c’est presque une école, c’est un service public, mais pas un lieu public, où le port de signes extérieurs de religion est interdit pour les membres du personnel [1]. Par ailleurs, le règlement intérieur de l’entreprise stipule cette interdiction.

Donc imaginons une Madame X, salariée dans une crèche associative. Elle a le droit de se rendre au boulot en voiture en niqab, mais une fois sur place, pouf, pouf, comme l’incroyable Hulk, elle se débarrasse de son sur-vêtement religieux ostentatoire en un tour de main, puisque elle a le devoir de s’habiller comme Madame Lambda. Biberons, couches, bonjour Monsieur, au revoir Madame, votre enfant a été sage aujourd’hui et a empilé 4 cubes. Puis le soir, hop hop, re-transformation, 3 pirouettes comme Wonder woman pour quitter sa tenue civile, et la revoilà au volant de sa voiture en niqab. Vroum vroum. Bonne journée.

La question de la laïcité et du port de signes religieux se heurtent à la liberté de religion, et est cristallisée autour de tenues vestimentaires. L’histoire de la France a choisi que la religion relève de la sphère privée. Le débat est ouvert pour savoir où s’arrête la sphère privée sans qu’elle n’empiète sur la sphère publique.

Espérons que la logique en 2011 sera plus simple !

Simon Castignolles

Notes

[1] L’ancienne employée voilée de la crèche Baby Loup, déboutée par les prud’hommes, a fait appel de cette décision, rapporte leparisien.fr.


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