samedi 15 décembre 2007, par Charlie enchaîné
mise à jour : vendredi 5 février 2010
Angeli, dans une chronique intitulée « BHL passé au scanner » (12/12/2007), parle d’un livre de Bruno Jeanmart et Richard Labévière. Pour écrire « La règle du je » (Le Temps de cerises), ces derniers « ont relu ses livres [à BHL], et l’on a quelque envie de les plaindre de s’être infligé pareil travail de bénédictin ». Les auteurs apportent, citations à l’appui, des « preuves » à l’« imposture » Bernard-Henry Lévy.
À propos des « imprudences », « erreurs factuelles », « erreurs historiques » et « indignations sélectives » relevées par les deux auteurs concernant l’œuvre de l’intellectuel, Claude Angeli écrit qu’il s’agit chez BHL de « défauts aussi récurrents que cette admiration que [il] éprouve pour sa propre personne et les combats [Pétain, Vichy, la France nauséeuse, le Goulag, Al-Qaida, BHL combat tous les monstres] qu’il veut conduire avec l’espoir de désaliéner les foules. »
Plus loin, le rédacteur en chef du Canard ajoute : « A l’actif de cet écrivain qui peut mieux faire, comme on dit, ce postulat qui lui permet d’agresser ceux qui critiquent un peu trop Bush : « L’antiaméricanisme est une métaphore de l’antisémitisme. » Une nouvelle preuve qu’on trouve de tout dans cette Samaritaine de la pensée : amalgame stupide et sectarisme de militant. »
On trouve de tout ou presque, car Bernard-Henry Lévy « ne consacre même pas une ligne à la lutte contre les inégalités sociales » constatent Jeanmart et Labévière. Ce qui inspire cette conclusion à Claude Angeli : « BHL ne les démentira pas, il a déjà reconnu que le social ne le passionnait guère. »
BHL habillé pour l’hiver par le rédacteur en chef du Canard enchaîné ? Voilà de quoi rassurer les inquiets !
Un blog, Cabinet (anciennement Cabinet de subversion), s’interroge : Le Canard est-il « pour ou contre BHL ? » [2]. Le rédacteur du billet écrit que Le Canard enchaîné est son « journal favori ». Pour autant, il évoque un article critique du Plan B (12/07-01/08) qui ironise : « Le dernier livre de BHL ayant été scandaleusement ignoré par les médias, Le Canard enchaîné se dévoue pour en assurer la promotion. » Cet article fait référence à ce que le blogueur appelle « une espèce d’hagiographie du dernier livre de BHL signée Jean-Michel Thénard », et cite le blog de Lucky que nous avions mentionné ici-même. Il relève également — « ô surprise », écrit-il — l’article de Claude Angeli dont il est fait état ci-dessus. Le rédacteur du billet se demande si cela « signe (...) le début de la repentance canardesque ».
Néanmoins, l’auteur du blog ne se réjouit pas, « car Thénard est venu avec un autre collègue de Libé : Didier Hassoux. » Il reprend ensuite l’argumentation de Lucky, qui reproche essentiellement aux deux journalistes du Canard de débarquer de Libération. Ce qui suit est la fin du billet de Cabinet, que nous ne commentons (presque) pas.
Si vous vous souvenez du Canard de la semaine dernière, qui était pourri, vous verrez avec ahurissement que presque un article sur deux était signé par l’un des membres de la paire Thénard-Hassoux... Ça fait froid dans le dos. Visiblement, ces deux-là prennent de l’importance et seront quasi-responsables d’un numéro sur deux... Car dans le dernier Canard, leurs contributions sont réduites à la portion congrue. Le travail a sans doute été divisé : une semaine sur deux, on aura droit à un Canard à la sauce oui-ouiste centriste-Libé-libérale, confectionné à quatre mains par Hassoux et Thénard. Beurk !
Dire que « presque un article sur deux était signé » Thénard ou Hassoux est, somme toute, exagéré.
[1] Lire ici-même : « Jean-Michel Thénard et Le Canard épinglés » et « L’omniprésence médiatique de BHL est aussi passée par les hebdomadaires satiriques ».
[2] « Canard enchaîné : pour ou contre BHL ? » (archive).