jeudi 8 mai 2008, par Charlie enchaîné
En succombant au langage des chiffres, nous nous déclassons peu à peu. Peut-être sont-ils le prix à payer pour supporter la connaissance la plus misérable du monde. Leur abstraction et leur idiotie nous épargnent, comme l’écrit [Ernst] Jünger, l’intuition, cet accès direct et sensible à la réalité, à son évidence, à sa profondeur, et à tout ce qui nous rendrait tant d’informations soit inutiles, soit invivables.
« Les chiffres et les morts », par Philippe Lançon, Charlie Hebdo n°824, 02/04/08.