mercredi 30 janvier 2008, par Charlie enchaîné
Les frais de maquillage et de coiffure [1], à ce niveau, ne sont plus des frais ni de coiffure, ni de maquillage, ce sont des frais de masques. L’art, le temps et la quantité de matière — crèmes, poudres, lotions, pommades, etc. — qu’ils requièrent font sortir le phénomène du monde frivole du maquillage pour l’inscrire dans le monde tragique du masque. À la façon du théâtre antique, ou de la commedia dell’arte, nos candidats ont cherché à se cacher, et, comme de raison, ils ont obtenu l’effet inverse : ils se sont révélés. Le masque est là précisément pour ça. Pour que, sous sa protection, on donne libre cours à tout ce que le surmoi ou les conventions, d’ordinaire, interdisent. Le masque révèle le corps et le cœur, qui, se croyant dissimulés, en rajoutent dans leur jeu.
« Sarko et Ségo chez l’esthéticienne », par Phillipe Val, Charlie Hebdo n°814, 23/01/08.
[1] À eux deux, Ségo et Sarko ont dépensé 85 000 euros en « frais de beauté » (Note de Charlie enchaîné).