mercredi 30 juin 2010, par Hadi Taibi
Les secouristes de la Fédération du Fric Frais (FFF) avaient anticipé le patibulaire d’une sinistre fin finement préparée. Monsieur Blanc, un blanc au curriculum vitæ blanc accepte un seing-blanc pour une reprise des Képis blancs, pour une mission de blanchissement du linge sale. La lessiveuse de la République va tourner à plein régime. Le cœur n’est plus à la gastronomie. La gloire et le prestige sont ridiculisés. L’heure du pressing est arrivée !
À vos gardes ! La légion étrangère sera une nouvelle fois convoquée pour les basses besognes. De l’art de faire la guerre à l’art culinaire, il n’y a qu’un pas que la France a franchi avec un peu d’aisance et beaucoup de complaisance. Les phrases ségrégationnistes vont s’estomper. Au bout du chemin de croix, on retrouvera le chemin des stades tel Le chemin d’une femme [1] heureuse de retrouver son soupirant qu’elle avait fui dans un premier temps.
Dans ces moments pénibles où il n’est pas gai d’être Français, la légion étrangère peut s’avérer d’une incommensurable serviabilité dans ce sens qu’elle jouera, non pas au ballon, mais aux boucs émissaires. Une expédition qui commence par une flagrante tricherie, quoiqu’on s’est accommodé délicieusement pendant un laps de temps, ne peut se digérer que pitoyablement et douloureusement.
Les politiques vont prendre le relai et faire leur boulot politique. Rama Yade, la ministre la plus populaire servira de négritude du gouvernement français le temps du passage de la tempête. Chacun y va de sa « propre » raison d’État pour contrer la « sale » raison du camp opposé. Ouvrez bien les écoutilles, ne vous en privez pas, bientôt on vous déversera un flot de paroles tendres et mobilisatrices qui sonneront tel l’appel du 18 juin, lancé à partir de Londres. Nicolas Anelka pourrait avoir été, en la circonstance, envoyé précipitamment dans la capitale anglaise pour des besoins similaires…
[1] Film muet américain réalisé par D. W. Griffith (1908).