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Les comptes de faits du président

vendredi 2 avril 2010, par Hadi Taibi

Un fait indéniable : Nicolas Sarkozy est intimement convaincu qu’en cette matinée de janvier de l’année 1955, quand Dieu décida enfin de le faire extraire du ventre de sa mère en le faisant citoyen français, Il venait d’ordonner Sa Sainte décision par laquelle Il honora la nation toute entière. Par ce fier service Divin qui leur est rendu, ce n’est plus une chance que les Français avaient saisie en élisant, cinquante ans plus tard, Sarkozy président, mais carrément une providence.

Un compte vérifiable : Avec un accroissement du déficit budgétaire de l’État français, estimé à plus de 50 milliards d’euros à fin juin 2009, par rapport à la même période de 2008, Nicolas Sarkozy est le président, à l’échelle de la planète, dont la politique coûte le plus cher à ses contribuables.

Un compte de faits incontestable : Avec un peu plus de 800 euros par habitant, le citoyen français est le plus alourdi par la conjoncture économique née, exclusivement et sans rapport avec la crise mondiale, de l’évolution insuffisante des recettes, ainsi que par l’effet de la panoplie de mesures de soutien de l’économie décidées sous l’impulsion protectionniste et réconfortante de monsieur le président.

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« Bouclier fiscal »
Dessin © Chimulus

Mais comme il y a un mais à tout, François Fillon, serveur impénitent des mets infectés du président, explique qu’« il y a un moment où le niveau d’endettement est simplement insoutenable ». La politique de l’endettement durable à coups d’emprunts pour le soutien du déficit budgétaire devient à son tour indéfendable. « Ce n’est qu’un aspect du problème », avertit encore Fillon. Pour les autres aspects, il poursuit : « Nous allons continuer la réduction des effectifs de fonctionnaires, et surtout poursuivre le gel des dépenses de l’État dans le prochain budget ». Et pour cause !

Les riches coûteraient plusieurs fois plus cher que les pauvres. 20 milliards d’euros mobilisés en quelques heures au profit des banques et autant au service du bouclier fiscal, contre 150 euros aux trois millions de familles modestes avec enfants scolarisés, soit la bagatelle de 0,4 milliard et 2 autres milliards pour les collectivités territoriales sous la forme de remboursements anticipés au titre du Fonds de compensation de la TVA.

Les Français déjà préoccupés par leurs crédits bancaires, sont appelés à se serrer la ceinture pour absorber celui contracté par leur État. Durant la période où les recettes ont baissé du quart, les dépenses (hors du budget général) ont baissé de 1,8 milliard d’euros, dont 1,4 milliard gagné essentiellement sur la baisse de la charge de la dette. Autrement dit, l’État a maintenu son train de vie, en profitant de l’aubaine de la baisse des taux d’intérêts (service de la dette pour ses comptes), pour faire des économies, non pas sur ce qu’il a consommé, mais sur ce qu’il a prévu de consommer. C’est le schéma idéal pour en faire un interdit bancaire…


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