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Les “dé-menteurs” du mur de Berlin

lundi 16 novembre 2009, par Hadi Taibi
mise à jour : mardi 17 novembre 2009

À moins que l’on se soit trompé de mur, ou que le mur de Berlin ne soit tombé que plusieurs jours après sa chute, tout le monde se souvient, vingt ans après l’évènement, d’avoir participé au lynchage de la structure en béton (dés)armé devant la détermination destructrice des camarades Schtroumpfs.

Les Schtroumpfs

Ils étaient effectivement tous là, incarnés pour la circonstance par des personnages politiques Français. Il y avait le petit Nicolas dans la peau du Grand Schtroumpf ; alchimiste et pratiquant la magie, c’est lui qui a réussi à donner à ses camarades l’illusion qu’ils étaient à Berlin en train de casser du mur, alors même que personne n’avait quitté sa place chez le bistrot du coin. Le premier exploit de la soirée du 9 novembre 1989, est que tous les Schtroumpfs ont cru être à Berlin.

François Fillon, dans le rôle de Schtroumpf Bricoleur et complice actif du Grand Schtroumpf, s’était chargé de la construction de la machine qui dérègle le temps ; la date était restée figée plusieurs jours durant. Même quand le temps avançait, notre petit Schtroumpf faisait en sorte qu’il le refasse reculer. Les Schtroumpfs peuvent aller à Berlin quand ils le désirent, la fameuse machine à remonter le temps leur indiquera invariablement la date du 9 novembre 1989.

Au fond de la table il y avait côte-à-côte les deux Alain de service ; Madeleine, dans le rôle du Schtroumpf Coquet, tenait le miroir qui lui permettait de s’admirer, mais aussi de refléter les images fictives à Berlin, qui faisait faire voir un cassage de mur plus vrai que nature. Juppé, qui aime offrir des cadeaux qui explosent à la figure de leurs destinataires, tenait quant à lui le rôle du Schtroumpf Farceur.

À l’autre bout, François Léotard se tenait calmement à l’écart ; il sait que personne n’en veut dans son équipe de peur de perdre, il a parfaitement assumé son rôle de Schtroumpf Chétif. Le dernier Schtroumpf présent au bistrot, était Jean-Jacques de Peretti, illustre inconnu au bataillon des Schtroumpfs, auquel on a confié le rôle de Schtroumpf Paresseux, façon de l’occuper à ne pas se réveiller de son interminable somme. Il s’avérera, vingt ans plus tard, un faire-valoir de premier choix.

Ségolène Royale arrive ; les Schtroumpfs voient en elle la Schtroumpfette idéale. Tous sont amoureux d’elle ; et elle ne cherche que les opportunités pour assouvir sa vengeance. À cette date, la Schtroupfette était occupée à concocter le dossier relatif à l’utilisation de la pilule du lendemain. Le seul couac, c’est qu’une fois le lendemain arrivé, Ségolène avait déjà oublié quand est-ce que c’était la veille.

Vingt ans plus tard, elle passe au chéquier de contraception qui permet de se rattraper en cas d’oubli. Vingt ans plus tôt, ces tickets auraient permis à nos Schtroumpfs d’avorter de toutes leurs clowneries inséminées entre les 9 et 16 novembre 1989. Trop tard ! L’histoire ne se refera pas deux fois de suite ; sauf si l’on décide un jour de faire chuter le mur de Cisjordanie. Les photos des Schtroumpfs sont déjà prêtes, sait-on jamais, peut être que dans vingt ans…


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