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Machines à voter, l’alerte

jeudi 5 avril 2007, par Charlie enchaîné
mise à jour : lundi 24 septembre 2007

Jean-Luc Porquet (« Le Canard enchaîné », 28/03/2007) et Anne-Sophie Mercier (« Charlie Hebdo », 04/04/2007) relayent la fronde contre le vote électronique, qui prend de l’ampleur à l’approche du premier tour des élections présidentielles en France le 22 avril prochain.

« Charlie », qui avait déjà consacré une double page par l’intermédiaire d’Antonio Fischetti au risque de fraude électorale par l’usage d’ordinateurs de vote (13/12/2006), rappelle que l’utilisation des machines est « autorisée depuis 1969 ». De son côté, le « Canard » ajoute qu’un décret du ministère de l’Intérieur, publié le 17 novembre 2003, « prévoit que les communes peuvent s’équiper » avec de telles machines.

La journaliste de « Charlie Hebdo » précise que « selon le code électoral, toute commune ayant au moins 3 500 habitants inscrits sur les listes électorales est autorisée à basculer vers le vote électronique. » Rappelant que plusieurs villes se sont d’ores et déjà équipées pour les prochaines élections, elle estime qu’il s’agit là d’une « véritable ânerie, démocratiquement contestable. »

Anne-Sophie Mercier s’appuie essentiellement sur un article du magazine mensuel « Sciences et Avenir », reprenant ses principaux arguments, notamment celui du risque de piratage, qu’elle résume ainsi : « les machines sont piratables » et « pirater est chose aisée » [1].

Elle pose ensuite deux questions : « Y’a-t-il des possibilités de vérification ? » et « L’utilisation des machines à voter pose-t-elle des problèmes politiques ? » Une partie de la réponse est fournie par Chantal Enguehard, enseignante-chercheuse au CNRS et à l’université de Nantes, citée par la chronique du « Canard enchaîné ». Celle-ci décrit, à sa manière, ce que signifie le refus par les fabricants de machines à voter d’en fournir le code source :

C’est comme si vous aviez confié la soirée électorale à un prestataire privé. Une fois que tout le monde a voté, il prie le président et ses assesseurs de sortir du bureau de vote, s’y enferme, procède seul au dépouillement, sort du bureau et proclame les résultats officiels.

Cette image s’éloigne en effet beaucoup de ce que devrait être un dépouillement “normal”. Jean-Luc Porquet rappelle pour sa part que « le bureau de vote est l’un des derniers lieux où les simples citoyens ont la possibilité de participer au processus démocratique. » En outre, ajoute « Charlie », « il semble évident que l’instauration du vote électronique risque de dissuader les électeurs les moins instruits, les plus agés, et d’une manière générale tous ceux qui n’ont pas d’ordinateurs et sont rebutés par cette technique. »

Le “Plouf” hebdomadaire du « Canard » se termine par quelques chiffres : 1 600 bureaux de vote équipent une cinquantaine de villes, ce qui représente 1,4 millions d’électeurs, 194 000 voix séparaient Jean-Marie Le Pen et Lionel Jospin au soir du 21 avril 2002. Un autre chiffre est donné par « Charlie Hebdo » : l’installation d’une machine coûtera 2 500 euros pièce aux contribuables, « une stupidité totale » conclut Anne-Sophie Mercier.

P.-S.

On peut trouver une copie de l’article du « Canard enchaîné » sur le site Web http://www.ordinateurs-de-vote.org, qui est à l’initiative d’une pétition pour le maintien du vote papier.

Notes

[1] Se reporter à l’enquête de « Sciences et Avenir » pour le détail complet. J.-L. Porquet conseille, lui, la lecture d’un dossier de « Sciences et Vie ».


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