mardi 17 mars 2009, par Charlie enchaîné
Retour à Paris dans un énorme embouteillage
Quand je suis dans un embouteillage, j’augmente le PIB (eh oui, car, par définition, PIB égale consommation plus investissement, donc je consomme de l’essence, je consomme de la voiture, donc j’augmente le PIB. Vive la croissance !) Le mot « croissance » m’a toujours fait gerber, à peu près autant que le mot-valise « efficacité », dans lequel on colle toutes les sales culottes de l’économie : licenciement (pour raisons de compétitivité), flexibilité (pour raisons de compétitivité), transformation de la France en spaghetti autoroutier (pour raisons de compétitivité), etc. Tout est a priori efficace et, au bout du compte, se révèle inefficace. Une preuve ? Le réseau ferroviaire de la IIIe République (plan Freycinet) était le plus développé du monde. Aujourd’hui, il se révélerait d’une utilité sans comparaison, et, bien entendu, on l’a détruit sur l’autel de l’efficacité.
Tiens : cette ordure d’Aussaresses était efficace. Il torturait pour éviter des bombes. La preuve de son efficacité ? On a gardé l’Algérie.
« Journal intime d’un économiste en crise ! » (extrait), par Oncle Bernard, Charlie Hebdo n°873, p. 6, 11/03/09.
Dessin de Luz.