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Pensées pour moi-même

À l’occasion du 22 mai, date anniversaire de l’abolition de l’esclavage en Martinique

dimanche 24 mai 2009, par Sarkophage
mise à jour : lundi 25 mai 2009

Mots-clés : Martinique

22 mai ! L’esclavage aboli mais qui nous délivrera des chaînes du “colonialiénisme” ? Ne vaut-il pas mieux être ce loup, pauvre certes, mais digne et libre, de la fable de La Fontaine plutôt que ce chien marré avec la trace visible de l’infamie de son collier autour du cou même si celui-ci le met à l’abri du besoin et le fait manger tous les jours à sa faim ? Opulence toute relative d’ailleurs car nous demeurons des citoyens de seconde zone, considérés comme de grands enfants irresponsables et incapables de décider par nous-mêmes du contenu de l’éducation que nous voulons donner à nos propres enfants. Laquais de cette apparence de république démocratique à moins que ce n’en soit la “danseuse”, voire le bouffon du roi...

Alors soyons au moins aussi intelligents que les rats ! Quittons le paquebot France avant qu’il ne finisse de sombrer. En effet la France est devenue la risée de l’Europe si ce n’est du monde entier. Elle est passée du siècle des Lumières rayonnantes de sa langue, sa culture et sa philosophie au siècle du “bling-bling” et de la vulgarité, d’un idéalisme existentiel fondé sur l’être au matérialisme grossier, basé uniquement sur l’avoir et le paraître et en plus en l’absence de tout raffinement du goût. Le ridicule de son comportement quasi maniaco-hystérique, la totale inculture et absence de classe, voire de la plus élémentaire prestance de ce nain dictateur hongrois, de ce président d’opérette qui est censé la représenter, sont en train de la tuer, tant culturellement que sur le plan de son prestige et de sa représentativité à l’extérieur. En fait les derniers présidents cultivés et intelligents ont été Georges Pompidou et François Mitterrand. Depuis, c’est la désertification, l’ensablement progressif et inéluctable dans la bêtise et l’ignorance. Dis-moi pour qui tu votes, je te dirai qui tu es car au royaume des aveugles, les borgnes sont les rois...

Aussi ne saurais-je tolérer d’être assimilé à l’image de cette France affligeante qu’il nous renvoie et qui me fait honte et revendique l’indépendance du peuple martiniquais au nom de la dignité et de la liberté. Ne vaut-il pas mieux être le premier dans son village que le second à Rome, surtout quand c’est Néron qui la gouverne ?

Sarkophage


Nota bene de Charlie enchaîné. Cher Sarkophage, notez bien que Nicolas Sarkozy n’est pas « hongrois » mais français d’origine hongroise. Un certain Jean-Marie Le Pen avait tenté, sans trop de succès, d’exploiter ce « filon » pour le discréditer lors de la campagne présidentielle de 2007. Nicolas Sarkozy n’est pas non plus « dictateur » car élu au suffrage universel direct. Par ailleurs, si plus de 53% des électeurs qui se sont exprimés le 6 mai 2007 ont préféré celui-ci à Ségolène Royal, nombre de Français ne se reconnaîtront pas dans le portrait peu flatteur que vous dressez de leur pays, que vous assimilez ici à son seul chef de l’État. Rappelez-vous par exemple que la Martinique a largement placé en tête Ségolène Royal lors des deux tours de l’élection présidentielle de 2007. La République est certes une et indivisible, mais ceux qui la composent sont multiples, divers et colorés. Ne l’oublions pas.


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