Charlie enchaîné

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Portrait radiophonique du Canard enchaîné

mercredi 20 août 2008, par Charlie enchaîné
mise à jour : vendredi 11 mars 2011

Le 20 août 2008, France Inter a consacré son émission médias « J’ai mes sources » au Canard enchaîné. Pour l’occasion, le présentateur de l’émission Guillaume Erner s’est entretenu avec l’un des rédacteurs en chef de l’hebdomadaire satirique, Claude Angeli. Mais cette émission n’a rien dévoilé de vraiment nouveau, si bien que l’on reste un peu sur notre faim.
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Portrait du Canard enchaîné
Extrait de l’émission « J’ai mes sources » du 20/08/2008 sur France Inter (Durée : 15’06)

Au début de l’entretien — que vous pouvez télécharger/écouter ci-contre —, Claude Angeli relate qu’il est entré au Canard enchaîné en avril 1971, après un passage au Nouvel Observateur entre 1964 (année au cours de laquelle il raconte avoir été exclu des Jeunesses communistes) et 1970, et la tentative avortée de fonder un journal appelé Politique Hebdo [1]

Les protagonistes évoquent ensuite un certain nombre d’affaires révélées par Le Canard enchaîné (après la Seconde guerre mondiale) : Gaullisme, Chiraquisme et Sarkozysme immobiliers, feuilles d’impôt de Chaban-Delmas, diamants de Giscard/Bokassa, etc.

Claude Angeli explique que Le Canard enchaîné n’a pas la prétention d’avoir fait perdre Giscard en 1981. Pour lui, le rôle des journalistes est simplement de « révéler aux gens ce qu’on leur cache, de leur dire ce qu’ils doivent savoir pour se comporter en citoyens (...) et pour que cette société soit un peu radiographiée par la presse ».

Interrogé sur la démission d’Hervé Gaymard suite aux révélations de l’hebdomadaire satirique sur ses conditions de logement avantageuses, Claude Angeli estime qu’il fallait le faire afin de « montrer à quel point, dans la République, il y a des gens qui, étant au pouvoir, se permettent des choses pas très convenables ». Doux euphémisme.

À propos de l’affaire du duplex de Sarkozy, le rédac chef raconte que le journal a contacté directement l’ancien maire de Neuilly. « Et les réponses sont toujours assez faibles, je trouve », confie-t-il. Malheureusement, son interlocuteur ne l’a pas relancé sur cette question.

C. A.

Claude Angeli.
Source : lepoint.fr

Ensuite, Claude Angeli est questionné sur les informations que Le Canard enchaîné n’a pas révélées. Il cite comme exemple une affaire de livraison d’armes au moment de l’affaire des otages au Liban (non dévoilée pour des raisons de sécurité), ainsi que l’histoire de Mazarine, la fille cachée de François Mitterrand. Ne pas parler de la vie privée est « le défaut de la qualité » selon lui.

Le journaliste du Canard, par la suite, défend son journal de toute « mitterrandolâtrie » et regrette que la presse française n’enquête pas suffisamment sur les candidats à l’élection présidentielle, contrairement à la presse américaine qui le fait systématiquement. Il reconnaît néanmoins que l’hebdo satirique, en 1981, aurait dû réaliser ce qu’il appelle « une enquête à la Péan » sur le candidat socialiste.

De même, Claude Angeli dément avoir été clément à l’égard de Charles Pasqua, ainsi par ailleurs que de Roland Dumas, qui fut avocat du Canard enchaîné. Il explique que le journal « a fait des papiers sur ses relations avec (...) l’argent » qui serait « un des défauts de Roland Dumas ». Sur ce point, il estime que les journalistes de l’hebdomadaire n’ont pas été « complaisants ».

L’intervieweur évoque enfin la relative bonne santé financière du Canard enchaîné : 406 000 exemplaires diffusés chaque semaine en moyenne en 2006. Claude Angeli ajoute que la diffusion a progressé de 24% en 2007 [2] et surtout que Le Canard « ne perd jamais d’argent (...) parce qu’il y a une gestion calme, il n’y a pas de voitures de fonction, chacun n’a pas sa secrétaire ». Un clin d’œil aux confrères ? En tout cas, Claude Angeli confirme que les salaires sont « bons » et « en progression régulière ».

Pour finir, le rédacteur en chef de l’hebdomadaire satirique explique que le journal n’a pas l’intention de se développer sur Internet : « On ne va pas mettre sur notre site la petite information ou la grande information qu’on préfère se garder pour le mercredi ». Les journalistes du Canard enchaîné « croient au journal papier », affirme-t-il.

Charlie enchaîné se charge (avec d’autres) — dans la mesure du possible — de relayer sur Internet les petites ou grandes informations de l’hebdo satirique qui auraient été oubliées par ses confrères.

P.-S.

Pour ceux qui on déjà une certaine connaissance de l’hebdomadaire satirique et de son histoire, cette émission a relativement peu d’intérêt. En revanche, elle pourra permettre aux autres de se familiariser avec une partie des affaires révélées par Le Canard enchaîné dans les quarante dernières années. En tout cas, l’écoute sera un bon exercice de révision de l’histoire politique française contemporaine pour tout le monde...

Voir en ligne : Portrait du Canard Enchainé

Notes

[1] En fait, il ne dit rien de plus que ce qui est écrit dans sa biographie Wikipedia.

[2] Année électorale, il faut le préciser. Le Canard enchaîné publie généralement ses comptes à la fin du mois d’août, c’est-à-dire probablement dans le prochain numéro.


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