mercredi 6 août 2008, par Sarkophage
C’est avec grand tristesse que je prends ma plume aujourd’hui et si je suis très déçu, mon moral, lui, est au 36ème dessous, heureusement que la colère et l’humour ont pu reprendre le dessus...
Lecteur d’Hara Kiri historique (et oui, ça nous rajeunit pas), ce journal incarna pour moi et toute une génération l’organe de la défense et l’illustration de l’individu contre Big Brother et de la liberté de penser contre la pensée unique, d’une certaine forme d’humour et de recul par rapport à ceux qui se prennent un peu trop au sérieux, etc.
Mais que devient alors ce symbole de la résistance journalistique lorsqu’on sacrifie l’un de ses dessinateurs historiques, Siné, sur l’autel du politiquement correct qui nous a envahi via Sarko depuis les états-désunis du buisson (Bush dans le texte) vénéneux ?
Ainsi l’on veut interdire à Siné, sous couvert d’antisémitisme, la faute suprême, de stigmatiser en fait l’ambition Rastignacienne et l’amour démesuré du gros fric directement hérités de papa du rejeton de Sarko (et nous savons tous au demeurant que ce n’est pas la première preuve qu’il nous en donne). Je ne vois là qu’une manœuvre subtile du pouvoir pour détourner l’opinion du sujet de la vraie critique induite par Siné et une illustration supplémentaire de l’hégémonie Berlusconnarde de Sarkozy sur les médias et la presse écrite dans une apparence de démocrasse. À ceux qui brandissent l’antisémitisme, je rétorquerai donc qu’il n’y a que la vérité qui blesse ! Comment peut-on hier défendre haut et fort la liberté d’expression en publiant les caricatures de Mahomet, Monsieur Val, pour se déjuger ensuite en renvoyant Siné pour sa caricature du comportement de la marmaille présidentielle en se prêtant au jeu des ennemis de la liberté de parole sous le prétexte fallacieux d’intentions antisémites qui restent d’abord à prouver et je vous le demande : en cette occurrence, ne nous montre-t-on point une forêt pour essayer de cacher un seul arbre pourri ? Ce qui est bon pour les oies ne le serait-il pas pour les canards ?
Bref, Monsieur Val, rendez-nous notre Charlie Hebdo, drapeau de liberté. Ne vous faites point le complice de la pensée unique et réintégrez le talentueux Siné (tout le monde peut se tromper et il n’y a que les imbéciles qui ne changent pas d’idée...) si vous voulez que l’on continue de lire votre journal.