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Affaire Tapie

Stéphane Richard, c’est flou

mercredi 5 juin 2013, par Charlie enchaîné

Le témoignage de Stéphane Richard, ancien directeur de cabinet de Jean-Louis Borloo puis de Christine Lagarde au ministère de l’Économie entre 2007 et 2009, ne va sans doute pas éclairer les juges en charge de l’enquête sur les conditions rocambolesques qui ont conduit à un arbitrage privé favorable à Bernard Tapie dans son conflit avec le CDR (« Consortium de réalisation », qui gère le passif du Crédit Lyonnais).

Le Canard enchaîné (5/6) affirme que l’actuel PDG de France Telecom, convoqué le 10 juin par la police, devrait raconter que l’ordre est venu de l’Élysée. « En juillet 2007, Jean-François Rocchi, président du CDR, et moi avons été convoqués par Claude Guéant (…). Il nous a donné pour instruction de recourir à un arbitrage. Le choix de l’exécutif était parfaitement clair », a-t-il confié à l’hebdomadaire satirique.

Mais la veille de la parution du journal, Stéphane Richard dément. « Il n’y a pas eu d’ordre donné par l’Élysée », indique-t-il aux agences de presse AFP et Reuters.

Dans Charlie Hebdo (5/6), Laurent Léger énumère les différentes versions de l’histoire que « Richard la girouette » a livrées ces derniers jours. D’abord, il charge l’éphémère ministre Jean-Louis Borloo : « L’une de [ses] premières décisions (…) avait été d’accorder à Tapie ce que ce dernier réclamait depuis des années : un arbitrage. » L’ancien avocat du sulfureux homme d’affaires a démenti avec véhémence.

Changement de cap immédiat : selon Stéphane Richard, c’est en fait le président du CDR, Jean-François Rocchi, qui a proposé l’arbitrage. Ce dernier renvoie la balle sur les liquidateurs du groupe Tapie, à l’initiative de ce choix, en rappelant que c’est l’explication que Richard lui-même avait fournie au JDD en août 2011… « Après avoir écouté les avis pour ou contre l’arbitrage, (…) Christine Lagarde aurait pris sa décision en conséquence. »

« Bref, selon les jours et les interlocuteurs, la faute initiale a été commise par les liquidateurs de Tapie, par le président du CDR ou par Borloo », résume le journaliste de Charlie Hebdo, qui cite un proche du dossier : « Le problème est que Richard ne sait plus comment gérer ses changements de pied ».

De quoi donner le tournis aux enquêteurs.


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