La diffusion du film Home à la veille des élections européennes a-t-elle favorisé la poussée nationale des listes Europe Écologie ? Charlie enchaîné ne répondra pas à cette question. En revanche, nous relayons plusieurs articles parus dans Le Canard enchaîné et dans Charlie Hebdo, parus avant et après la retransmission du 5 juin 2009.
(Photo © EuropaCorp Distribution)
Esthétique de la destruction de la planète
La chronique télé — « La Boîte aux Images » — de Bernard Thomas dans Le Canard enchaîné du 10 juin 2009 (« Home : sweet home ») est à peine plus mesurée que celle de son confrère de Charlie Hebdo. « En cinquante ans, nous avons tout gâché, tout pollué, tout barbouillé, c’est vrai », veut-il bien concéder.
Le chroniqueur affuble Yann Arthus-Bertrand d’un surnom sympathique : « l’hélicologiste à la fine moustache blanche » (pour le distinguer de Nicolas Hulot qui n’a pas de moustache ?). « Ce type vous offre de le suivre dans la légion des saints : vous n’allez pas chipoter », écrit-il. Alors, suivons.
« Tout est beau », prévient d’emblée Bernard Thomas, qui le répétera plus loin. « D’admirables colonies de flamants roses (...), des superbes troupeaux d’éléphants (...), des lions redoutables mais bonasses (...) », etc., etc. Bref, « le paradis sur Terre ».
L’éden vu du ciel.
Mieux, « tout devient magique. Même les parkings à voitures, les alignements impeccables d’avions de guerre, les beefsteaks sur pattes des enclos de Chicago. Et le commentaire peut toujours nous alerter sur le fait que 70% de l’eau douce sont gaspillés par l’agriculture pour usiner de la bidoche et des biocarburants, tout cela est vu du ciel. C’est comme un éden. »
Il n’empêche, « l’apocalypse immine. Oui, nous exagérons. Nous épuisons notre planète. Mais c’est meilleur en pompe de chez Gucci ou en tailleur de chez Balanciaga. Avec Arthus-Bertrand, la fin du monde restera haut de gamme », nous rassure le chroniqueur télé.
Bernard Thomas conclut, impitoyable : « Le dernier ours blanc sur sa banquise fondue, la dernière baleine franche, surprise à faire la sieste sur son dos, auront été vendus aux enchères chez Sotheby’s pour des collections privées. C’est la limite de son show fastueux. »
Qui parlait de concilier économie et écologie, déjà ?
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