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Velib’ : une opération juteuse pour JCDecaux (suite)

lundi 8 octobre 2007, par Charlie enchaîné
mise à jour : lundi 17 novembre 2008

Hervé Liffran a-t-il pris connaissance du dernier article de « Charlie enchaîné » à propos du contrat « juteux » passé entre la Mairie de Paris et l’entreprise JCDecaux ? En tout cas il aboutit à la même conclusion : les panneaux déroulants vont permettre à JCDecaux d’accroître le nombre d’affiches mises à disposition pour les annonceurs et ainsi voir son chiffre d’affaires augmenter. Dans un article intitulé « Decaux tire la couverture du Velib’ à lui », le journaliste du « Canard enchaîné » (n°4536, 03/10/2007) avance des chiffres qui confirment cette tendance.

Le maire de Paris Bertrand Delanoë se vante d’avoir fait une bonne affaire avec l’opération Velib’. Certes, la redevance que verse JCDecaux à la Mairie va passer de 1,8 à 3,4 millions d’euros. En outre, si tout se passe comme prévu (« 30 à 40 millions de déplacements espérés »), les locations de Velib’ pourraient rapporter 25 millions d’euros en 2008. Mais le grand gagnant (financier) de l’opération, selon « Le Canard », demeure bel et bien « le roi du mobilier urbain » Decaux. Paris constitue « une superbe vitrine » pour exporter les Velib’ de la société. Mais cette dernière va surtout pouvoir « mettre le paquet » sur ce qu’elle sait faire de mieux, à savoir l’affichage publicitaire. Malgré la réduction de 20% du nombre de panneaux publicitaires, les déroulants vont lui permettre de vendre « quatre fois plus » d’affiches. D’autant plus que le groupe dispose désormais de meilleurs emplacements dans la ville, notamment sur « les artères les plus fréquentées ».

Gain inavoué

Le chiffre d’affaires sur la publicité devrait passer de 38 à 60 millions d’euros avec le nouveau contrat [1], mais Decaux, qui a investi 90 millions dans l’opération Velib’, ne souhaite pas communiquer le bénéfice espéré. Selon la Mairie, il serait "seulement" de 7 millions par an avec 11% de marge. Mais « un système de bonus-malus » en fonction de « critères de qualités imposés » a été mis en place. Comme Decaux respecte majoritairement ces critères, son bénéfice brut pourrait franchir la barre des 17 millions d’euros. Et si les prévisions de 60 millions avec la publicité sont dépassées, « la différence restera en totalité dans ses caisses ». En effet, « la Ville a curieusement oublié d’indexer la redevance versée par le groupe sur ses ventes de panneaux publicitaires », écrit Hervé Liffran.

Marges et monopole

L’hebdomadaire satirique complète son article par deux encadrés. Dans le premier, on apprend que « Decaux a conservé le marché des mâts porte-affiches et des colonnes Morris de Paris », en échange d’une augmentation considérable de la redevance versée à la Ville [2]. Le second encadré indique que Decaux est de fait en situation de monopole dans l’agglomération parisienne : « si d’aventure un élu choisissait un autre prestataire, ses vélos resteraient incompatibles avec les stations Velib’ de Paris ». L’adjoint au maire de Delanoë Pierre Mansat (communiste) a proposé que l’installation et le financement des stations soient confiés au Syndicat des transports d’Île-de-France, mais au bout du compte la gestion en reviendrait à « l’inévitable Decaux »...

Notes

[1] À mettre en rapport avec l’augmentation de la redevance de 1,6 millions obtenue par la Mairie de Paris...

[2] 11 millions d’euros au lieu de 2 auparavant. « C’est tout dire sur les marges du groupe... », commente « Le Canard ».


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