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Jean-Marc Morandini lit « Le Canard enchaîné » à moitié

Seulement les pages paires

mercredi 12 septembre 2007, par Charlie enchaîné
mise à jour : jeudi 20 septembre 2007

« Le Canard Enchaîné s’en prend aux JT de TF1 et France 2 ». Ainsi s’intitule une "news" que J.-M. Morandini consacre à une enquête parue le 05/09/2007 dans l’hebdomadaire satirique. Dans le même numéro, l’animateur vedette d’Europe 1 se fait épingler à propos de son émission de radio quotidienne.

Lauriane Gaud et Christophe Nobili se sont intéressés aux journaux télévisés estivaux de TF1 et de France 2. Et ce n’est pas glorieux : « Faits divers et météo à gogo, recette de ratatouille, crème solaire et pédalos... Les deux chaînes nous ont encore offert des informations d’une rare qualité cet été. » Le spécialiste autoproclamé des médias qu’est Jean-Marc Morandini n’a pas laissé passer l’occasion de relayer cette information du « Canard ».

Il y a une autre information du journal ayant trait aux médias que ce dernier s’est abstenu de diffuser. Et pour cause ! Il s’agit d’un article de Christophe Nobili—encore lui—qui étrille... Morandini Jean-Marc. Plus précisément son « grand direct » quotidien de 11h à 14h sur Europe 1, en particulier quelques instants croustillants de « libre antenne » pendant lesquels les auditeurs se sont vraiment lâchés (lire ci-dessous).

Le plus étonnant c’est que si Morandini a bien lu « Le Canard », il ne peut pas avoir manqué cet article qui le vise (« Tout est encore possible avec Morandini »), puisqu’il se situe à l’intérieur de la même double-page que l’article dont il parle sur son blog ! Si lui ne l’a pas vu, peut-être que les internautes ayant commenté sa brève l’ont lu cet article ? Eh bien non, pas un mot. D’ailleurs, selon l’un d’entre eux, « le canard enchainé ne vaut guère mieux » que les JT de TF1 et France 2. Comme dirait Arlette Chabot, directrice de l’information à France 2 mise en cause par « Le Canard » pour la piètre qualité des journaux télévisés de la chaîne de service public : « À vous de juger » !


Extrait de Lu, vu, entendu, n°3 - nouvelle série - : « Des journalismes en toc » (Acrimed)

Journalisme « de formation »

« Surprenante ». C’est ainsi que Jean-Pierre Elkabbach (cité par Le Monde, le 29 août 2007) annonce la rentrée de la radio qu’il préside, Europe 1. Une nouvelle émission censée nous surprendre est confiée à Jean-Marc Morandini et s’intitule “Le grand direct d’Europe 1” (quotidienne, de 11h à 14h). De fait, les instants de “libre antenne” (relevés par Le Canard enchaîné du 5 septembre 2007) sont d’une légèreté exquise et d’une diversité étonnante sur une radio parfois mise en cause pour ses partis pris sarkozystes. Morandini exhibe à cette occasion toutes ses qualités du « journaliste de formation », comme il l’a précisé au Journal du dimanche (le 26 août 2007) en animant une émission qui, dit-il, « n’a pas l’ambition d’être un défouloir. »

Le 27 août, il ne s’agit donc pas de se défouler en débattant du thème « Faut-il juger les fous ? » Le Canard enchaîné raconte : « C’est Jacqueline qui attaque : “Non seulement il faut les juger, mais il faut les juger deux fois à mon avis.” Bien dit. On zappe très vite, Sandy est cent pour cent d’accord : “Bien sûr, personne n’est au-dessus des lois !” Bernard lui se demande “à quoi ça va servir de les juger”… Merci Bernard. » En effet. Le lendemain, ça recommence, au sujet du maire UMP d’Argenteuil qui a choisi la pulvérisation de répulsif pour chasser les SDF. L’hebdomadaire satirique résume sans se « défouler » : « on démarre avec Marie-Françoise qui révèle que “la presse attaque Sarko parce qu’il n’est pas franc-maçon”, et tient à féliciter le maire d’Argenteuil : “Tous ces gamins, pas lavés, ni coiffés depuis des semaines et quelques fois des mois, qui sont manifestement alcooliques et drogués…” » Les appels sont tellement à sens unique que, toujours selon Le Canard, « Jean-Marc Morandini s’inquiète : “On ne passe que des appels pour soutenir le maire d’Argenteuil parce qu’on a que ça. Alors, si vous voulez avoir une opinion contraire…” Cause toujours ! Jacqueline à l’appareil : “Y a une solution pour les gens qui rouspètent et les journalistes, c’est que chacun prenne un SDF. Et puis voilà !” On se quitte avec Julien : “Moi, j’en connais des SDF (…). La société, c’est de la merde, mais ils touchent le RMI et vont manger aux Restos du cœur…” » Et Le Canard enchaîné de commenter : « “Le grand direct”, c’est pas un défouloir, c’est une grande émission de “journaliste de formation”. »


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