À la suite de sa chronique hebdomadaire dans Charlie Hebdo (19/11/08), Cavanna met les choses au point.
Je relève dans le tout récent livre de Philippe Val, Reviens, Voltaire, ils sont devenus fous (éd. Grasset) [1], à la page 252, cette phrase qui, je pense, demande à être remise dans son contexte originel :« Quant à vouloir virer Siné, je n’y ai jamais pensé, malgré Cavanna qui m’a toujours prévenu qu’il essaierait de foutre la merde. »
Il se peut que j’aie dit, il y a bien des années de cela, quelque chose comme : « Siné adore foutre la merde ! » Je ne me souviens plus des circonstances, ni des mots exacts, en tout cas ce n’était qu’une banale constatation, dite sans méchanceté ni désir de nuire. Tout ceux qui connaissent Siné auraient pu le faire. Siné tout le premier s’est toujours fait gloire de « foutre la merde » [2].
Dans le climat actuel, et dite comme cela, cette phrase prend une autre résonance, une sacrée saloperie de résonance. Le « malgré Cavanna », placé où il est, suggère en outre que j’aurais incité Val à virer Siné.
Là, ça ne va plus. J’ai fait tout ce que j’ai pu, auprès de Siné comme auprès de Val, pour éviter qu’on en vienne là où on est venu [3]. Je suis allé très loin dans les concessions, ce n’est pas Philippe qui me contredira. J’aimerais bien, maintenant, que tout ça ne me retombe pas sur la gueule.
Avec le recul, je ne pense plus qu’ils étaient aussi fou que ça, ô Voltaire !
Une conclusion énigmatique pour un propos qui est censé éclairer une partie de cette sombre affaire...
Charlie enchaîné
[1] Nous avons évoqué cet ouvrage dans une brève : « Bakchich va porter plainte contre Philippe Val » (toutes les notes sont de Charlie enchaîné).
[2] Ou, désormais, de « chier dans dans la colle et les bégonias » avec son propre hebdomadaire.
[3] À l’exclusion de Siné du journal. Voir nos contenus sur l’éviction de Siné.